mercredi 1 février 2023

Que le plus différent gagne – Chronique du 2 février

Bonjour-bonjour


On était habitué à s’exclamer « que le plus fort gagne », et on pensait même que c’était là une idée venue de la théorie de Charles Darwin : pour préserver la vie, la nature aurait privilégié la force des reproducteurs.

Or, il n’en est rien et cela est désormais prouvé par les travaux de Dolph Schulter qui est professeur en évolution biologique à l’université de British Columbia à Vancouver – et qui vient de remporter le prix Crafoord remis par l’Académie Royale des Sciences de Suède, l’équivalent d’un Nobel de biologie, prix qui récompense ses travaux sur les processus d’adaptation des espèces.

Lisons cet article : « 1983, Dolph Schulter est parti dans l’océan Pacifique sud, dans l’archipel des Galapagos, ces mêmes iles où Charles Darwin était passé en 1835 avant de publier son essai l’Origine des Espèces. Là-bas, Schulter étudie la morphologie des oiseaux, précisément des pinsons, et il réalise que, partant d’un ancêtre pinson commun, 13 espèces différentes se sont développées et chacune a accentué sa particularité : pour une espèce, la sélection naturelle a favorisé un gros bec, pour une autre un bec plus court et fin, chacune a développé son mode de vie propre, sa préférence en termes de nourriture, ou encore de reproduction. » (Lu ici)

Selon ce chercheur, ce qui prévaut c’est le « rayonnement adaptatif », c’est-à-dire la loi de la diversité : les espèces survivent en variant, en se diversifiant, toujours, partout, et pour tout, pour les animaux comme pour les plantes, les virus, les bactéries.

 

Si je me suis permis de vous proposer ce large extrait de presse, c’est parce qu’il remet les pendules à l’heure, en soulignant que si la nature a privilégié la voie de la reproduction sexuée ce n’est pas par hasard : c’est parce qu’avec ce brassage génétique, la diversité aléatoire des individus leur permet de se préserver, eux-mêmes ainsi que leur descendance, dans les aléas de l’évolution. Voyez les épidémies récentes, que ce soit celle du Sida ou de la covid : certains individus, pour des raisons ignorées se sont trouvés immunisés naturellement du virus : au cas où il aurait ravagé l’humanité, ces quelques individus auraient pu non seulement survivre, mais se reproduire et léguer leur immunité à leurs descendants, créant une nouvelle espèce résistante à la maladie.

 

Les travaux sur l’évolution des espèces a toujours été une source de théories politiques concernant les précautions à prendre pour assurer la vie des sociétés. Beaucoup ont pensé que la pureté de la race, liée à un patrimoine génétique homogène était la seule solution. On le voit aujourd’hui : ce qui prévaut, c’est au contraire la reproduction sexuée, vaste loterie génétique grâce à laquelle les enfants ne seront pas identiques à leurs parents. D’ailleurs il en va de même avec les espèces, comme le montre les pinsons étudiés par Dolph Schulter. 

 

- A quoi ressembleront nos petits-petits-petits enfants qui devront être adaptés au monde que nous leurs préparons à coup de tonnes de CO2 ?

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