Mario Vargas Llosa, reçu à l'Académie française – Chronique du 10 février

 

 

Vu ici

 

Bonjour-bonjour

 

Mario Vargas Llosa membre de l’Académie française : ça vous fait quelque chose ?

Peut-être avez-vous été choqué par les polémiques qui ont accompagné son arrivée sous la Coupole ? Peut-être estimez-vous que ses liaisons douteuses avec Juan Carlos, l’ancien roi d’Espagne, le discréditent ? Ou plus sûrement que le fait qu’aucun de ses livres n’ait été écrit en français le disqualifie pour défendre la langue française. 

- À quoi on répondra qu’il maitrise le français mieux que quiconque, et surtout que la littérature française l’a nourri, qu’elle a irrigué sa création de Flaubert à Émile Zola.

… Mais plus certainement, si vous n’appréciez pas cette nomination, c’est que vous n’avez jamais lu cet auteur et que la magie de ses récits, la vitalité de ses personnages, sa capacité à faire vivre jusqu’au tremblement la cruauté de évènements qu’il évoque vous sont totalement ignorés.

 

Je regrette que l’Académie française ne soit plus qu’un temple dédié à la gloire littéraire et plus du tout un lieu (tel que prévu à l’origine) où l’usage de la langue soit à la fois policé et enrichi par la créativité de ses membres.

--> Car, lorsque nous nous branchons sur certaines émissions de chaines de télé (genre TPMP sur C8), avouez que nous sommes effrayés par la médiocrité et que c’est cette richesse qui nous manque le plus et dont nous avons le plus besoin. Alors, qu’importe que monsieur Llosa écrive d’abord en espagnol, et que ses amis soient un peu de droite ?

 

Il y a deux genres de littératures : celle qui nous enrichit et celle qui nous appauvrit. Pour la seconde, nul besoin de passer des heures plongés dans des livres : elle ne fait que compiler ce qu’on entend partout. Pour la première, c’est notre faculté de parler et de penser (l’un n’allant bien sûr pas sans l’autre) qu’elle nous permet d’enrichir. Et c’est ça que nous attendons des Immortels.