mardi 28 février 2023

Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? – Chronique du 1er mars

Bonjour-bonjour

 

« Selon une étude, voici LA chose que vous devez faire chaque jour pour être heureux dans la vie » promet cet article de Marie-France – Lisant ce matin cette manchette je me suis senti très méfiant : comment prétendre avoir trouvé le secret du bonheur, quelque chose qui permet à tout le monde et tout le temps d’y avoir accès ? Car, qui donc va trouver 1° une manière valable de reconnaitre le bonheur partout et pour tout le monde ? Et puis, 2° comment assurer de pouvoir  l’atteindre à volonté ?

Allons voir de plus près en quoi consiste le secret du bonheur :

1° Il faut avoir des amis avec les quels converser ;

2° Il faut une fois par jour avoir avec l’un d’entre eux une conversation visant l'un de ces objectifs :

            * Rattraper le temps perdu

            * Parler de façon sérieuse

            * Plaisanter

            * Faire preuve d’attention

            * Écouter

            * Valoriser les autres et leurs opinions

            * Faire des compliments sincères.

 

Mettant de côté le persiflage dont je suis coutumier en face du manque de rigueur des items présentés (il serait équivalent d'être sérieux et en même temps de plaisanter :  après tout l’un n’empêche pas l’autre) ; et puis je me suis dit qu’on recommande la conversation entre bons esprits, ce dont Kant faisait l’éloge pour valoriser le moment du repas : non pas se soucier du contenu de l’assiette mais plutôt trouver des convives avec les quel avoir de bonnes conversations pendant que l’on mange. 

 

Admettons donc. Mais quid du bonheur ? Une conversation fructueuse peut-elle y mener à coup sûr ? Lisons encore un peu Marie-France : « Il est important d’avoir des « conversations de qualité « Ce type de conversations favorise un véritable bien-être à la fin d’une journée. En effet les participants ont indiqué aux chercheurs qu’ils ressentaient des niveaux de bonheur plus élevés et que leur stress avait été réduit. »

Si ça ne vous suffit pas, allez jusqu’à la conclusion : « D’après l’étude, ces conversations ont eu un impact positif sur les personnes ayant participé à l’étude car elles leur ont permis d’avoir un fort sentiment de connexion et de satisfaire leur besoin d’appartenance. Il s’agit là de facteurs très importants d’amélioration du bien-être. »

 

La conversation permet donc de satisfaire le besoin d’appartenance qui semble être la véritable condition du bonheur. Pourquoi pas ? Les singes ont cette sensation en s’épouillant les uns les autres ; pourquoi ne l’aurait-on pas en conversant ? Car en effet, on peut avoir ce sentiment avec des amis sans avoir recours à la conversation - par exemple en pratiquant le même sport, ou en ayant les mêmes enthousiasmes, les mêmes projets, etc…

- On l’a compris : la conversation n’est qu’un des moyens d’accéder à ce sentiment d’appartenance qui est en réalité le véritable enjeu de cette quête du bonheur. Mais à l’admettre, on risque de justifier n’importe quoi condition que ce soient des agissements communs (des incivilités, des raids hostiles à des personnes vulnérables, etc.)

Hum… On se demande si le projet d’être heureux à plusieurs ne comporte pas plus de risques que d’avantages.

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