jeudi 2 février 2023

Mon corps ma bataille – Chronique du 3 février

Bonjour-bonjour

 

Permettez que je reprenne un thème déjà abordé ici même début juillet : celui du droit des femmes à disposer de leur corps y compris en se faisant avorter. Si j’insiste à ce point, c’est que je ne trouve pas de débat ouvert là dessus – à savoir : l’embryon est-il ou non une partie du corps de sa mère ? (1)

C’est en effet là-dessus que tourne la question : 

            * les partisans du droit à l’avortement estiment que l’embryon est un ensemble de cellules qui se forment dans l’utérus, et qui ne sont pas distinctes du corps de la femme, au point que celle-ci a le droit de le traiter comme le reste de son corps. De même qu’elle peut se faire enlever l’utérus, elle peut également faire disparaitre ce qu’il contient.

            * Par contre pour les adversaires de ce droit, l’embryon est d’emblée une personne, ou au moins une entité autonome, quel que soit le nom qu’on voudra lui donner, et donc même si la femme peut disposer de son corps, elle ne peut le faire de l’embryon qui ne lui « appartient » pas. Raison pour laquelle les États abolitionnistes des Etats-Unis obligent les femmes qui veulent avorter à écouter au stéthoscope battre le cœur de leur fœtus : façon de faire comprendre que « ce cœur ne vous appartient pas ».

Cet argument est tellement au centre du débat que les sites religieux ne font presque jamais mention de l’interdit religieux, mais seulement du fait que « le fœtus est une personne » et cela dès sa conception. Pour ces gens l’interdit de l’IVG n’est même plus mis en question, puisque le droit de la personne humaine recouvre désormais celui de l’enfant à peine conçu.

 

- Si là est le vrai problème, on peut s’étonner qu’il ne soit jamais mis au centre des débats. Dans le Post cité en référence je concluais que le droit à l’IVG devait être respecté au nom de la laïcité. C’est que la question ne peut être scientifiquement traitée tant qu’on ne saura pas détecter objectivement la présence de l’âme humaine.

Et ça, on n’est pas prêt d’y arriver.

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(1) Pour mémoire le sénat vient d’adopter un texte permettant l’inscription du droit à l’IVG dans la constitution. (Lire ici)

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