Bonjour-bonjour
Au cours de ma pérégrination matinale dans les info-du-jour, voici ce que je lis ce matin :
« Les ayants droit de Roald Dahl, l'auteur de Matilda et de Charlie et la chocolaterie, veulent modifier des centaines de passages dans les livres du romancier, car ils sont considérés comme offensants pour les lecteurs d'aujourd'hui.
Ainsi, Matilda, héroïne de l'auteur pour enfants, ne lira plus Rudyard Kipling, un homme, mais Jane Austen, une femme. Dans Sacrées sorcières, une sorcière voulant passer inaperçue devient scientifique de haut niveau ou cheffe d'entreprise au lieu de caissière ou secrétaire. Et les mots « gros » ou encore « laid » sont supprimés. »
Ce revirement est dû à Camilla, la femme du roi, qui a appelé les auteurs à « ne pas être gênés par ceux qui veulent restreindre la liberté d'expression ou imposer des limites à leur imagination ». Le lendemain, l'éditeur renonçait en partie à son projet, il aura tenu cinq jours avant de faire machine arrière. C’est ainsi que la version originale sera réimprimée dans une collection spéciale, et une autre version prendra en compte les sensibilités contemporaines concernant l'obésité, le genre, la couleur de peau et la santé mentale."
- On a eu chaud ! Reste que, de voir jusqu’où pouvaient aller la bêtise et l’ignorance humaine, je suis tombé de ma chaise. – Naïf comme un bébé, je restais persuadé que les forces de l’esprits l’emporteraient toujours sur les égarements de la passion, et que la censure des bien-pensants était derrière nous.
Faut-il espérer encore en l’esprit humain puisque cette tentative est reportée sous la pression de la reine consort britannique ? Hélas ! On peut en douter : l’édition expurgée reste en vente, et on a définitivement enterrés les « 10 petits nègres » d’Agatha Christie.
Je regarde mes petits-enfants : ils auront à lutter pour la liberté d’expression et d’imagination pour reprendre les propos de Camilla : c'est en eux que j'espère, tout en sachant que leur victoire, s'ils y parviennent, ne sera pas définitive.
En tout cas, j’aurai appris que l’histoire ne se propage pas comme un vecteur mais comme un cercle.
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