mercredi 15 février 2023

Premières ministres fatiguées – Chronique du 16 février

Bonjour-bonjour

 

Non, je ne vais pas vous parler d’Elisabeth Borne, du marathon parlementaire auquel elle est soumise, ni de sa fatigue bien compréhensible.

Par contre il y en a pour qui la fatigue, ça existe : ainsi de la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon qui vient de donner sa démission à la surprise générale. « J'aurais pu faire quelques mois de plus, peut-être six mois, un an », a-t-elle estimé. « Mais avec le temps j'aurais eu de moins en moins d'énergie pour mon travail et je ne peux le faire qu'à 100%, c'est ce que le pays mérite » (Lire ici)

Revient alors en mémoire le cas de Jacinda Ardern, la première ministre néo-zélandaise, qui a annoncé sa démission le 18 janvier : à 42 ans elle a quitté ses fonctions le 7 février. « Je n’ai plus assez d’énergie pour continuer », a-t-elle expliqué. (On en parlait ici même)

 

Il y a une cinquantaine d’années au début de la lutte des femmes pour l’égalité avec les hommes, on s’était demandé ce que les femmes allaient apporter dans la vie politique ; et d’imaginer des femmes super féminines qui se permettent toute sorte de privautés et qui en même temps soumettent le pays de leur impitoyable férule. 

- Était-ce la manifestation d’une grande pauvreté d’imagination, ou bien caractère vraiment imprévisible de ce comportement ? En tout cas, on le voit aujourd’hui : les femmes au pouvoir ne sont pas des femmes de pouvoir – du moins pas comme les hommes. Car voyez Jo Biden, qui à 80 ans laisse entendre qu’il envisagerait un second mandat – jusqu’à 86 ans en cas de réélection ; est-il trop fatigué, lui ? Peut-être, mais la passion du pouvoir est si forte chez ces hommes d’État qu’elle leur fait tout oublier – jusqu’à leur sénilité.

 

Parlant de l’addiction aux drogues et autres dépendances auxquelles nous sommes soumis, un spécialiste disait que le fonctionnement le plus courant du cerveau était de chercher à réactiver le circuit de la récompense, pour obtenir une nouvelle sécrétion de dopamine. D’où la recherche de drogues, mais aussi des comportements source de plaisir, tel que le jeu ou le sexe – ou le pouvoir. Et en effet : le pouvoir sous toutes ses formes, et en particulier politique, est aussi une forme d’addiction.

Que les femmes tout en possédant le pouvoir politique restent insensibles à cette addiction : voilà en effet ce qu’on n’imaginait pas. Cela veut-il dire que les femmes ne jouissent pas en gouvernant ? Sans doute.

Mais alors, pourquoi se donnent-elles le mal de diriger un pays ?

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