mercredi 18 janvier 2023

La retraite : à quoi bon ? – Chronique du 19 janvier

Bonjour-bonjour

 

Aujourd’hui, panne géante d’énergie chez les actifs qui sont saisis d’effroi devant l’éventualité de devoir travailler deux ans de plus avant de goûter au paradis de la retraite.

Car le travail, même quand on a le bonheur de l’aimer, demande une énergie suffisante pour faire face aux exigences de la fonction. C’est ainsi que Jacinda Ardern, la première ministre néo-zélandaise, vient d’annoncer sa démission : à 42 ans quittera ses fonctions le 7 février. « Je n’ai plus assez d’énergie pour continuer », a-t-elle expliqué, jeudi, lors d’une réunion de son parti. (Lire ici)

Bon : la fonction de première ministre est exigeante, mais je suppose que tout le monde n’est pas exposé comme madame Ardern. Voyons comment ça se présente chez nous – par exemple pour cette femme de 55 ans, professeure de maternelle : « J’adore mon métier ! J’aime partir en classe découverte, initier mes élèves à la voile, au surf, engager ma classe dans des projets artistiques… Mais tout ça demande de l’énergie et de la patience. Est-ce que je les aurais jusqu’à 64 ans ? », avant d’ajouter, paraphrasant peut-être sans le savoir une chanson paillarde : « Plus j’avance, plus ma retraite recule. »

Bref : avec le recul de l’âge de la retraite, c’est la panne énergétique qui menace. 

 

- Et cette inquiétude est bien normale : la raison même qui a conduit à créer des retraites, à savoir accompagner les travailleurs épuisés par leur labeur pendant quelques années avant la mort, se retrouve devant la menace de devoir prolonger l’effort.

- Pourtant lorsque les principaux opposants au projet de réforme parlent de la retraite, ce n’est pas en terme sénilité. Ce qu’ils réclament c’est d’avoir enfin le droit de vivre pleinement, de faire des voyages, de s’occuper de leurs petits-enfants, et même de faire la fête. Fabien Roussel le secrétaire du PC, qui avait fait sa campagne électorale pour les présidentielles sous le signe des « apéroussels » – ce droit à un niveau de vie suffisant pour alimenter des loisirs merguez-rosé-copains, n’a pas raté le coche : avec la retraite, c’est le droit à vivre enfin pleinement qui est en cause.

Pourquoi pas ? Mais dans ce cas, notons que l’argument du gouvernement, le même depuis des dizaines d’année, à savoir l’allongement de l’espérance de vie rate son objectif. Car si on devait considérer cette espérance, il faudrait lui adjoindre celle de jouir des forces de la jeunesse un peu plus longtemps.

Associer à cette réforme un élixir de jouvence… ou un pacte faustien avec le Diable !

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