lundi 2 janvier 2023

Expliquez-moi, docteur Clito… – Bulletin du 3 janvier

À partir de cette année, le Docteur Clito, le sexologue bien connu viendra faire, ici même, une communication – strictement scientifique – sur la sexualité humaine.

 

- Dites-moi, docteur Clito, pourquoi les femmes peuvent-elles être fécondées sans éprouver un plaisir sexuel ?

- Vous avez raison de poser cette question, cher ami, mais vous pourriez aussi bien demander pourquoi, réciproquement, elles peuvent jouir sans être fécondées ? Car c’est ça qui situe le problème sur le plan scientifique : au jeu de l’évolution quelle stratégie a été gagnante dans l’évolution de la physiologie des rapports sexuels ?

--> En effet, vous avez sans doute lu autrefois que Schopenhauer considérait le plaisir sexuel comme un piège disposé par la nature pour obliger les individus à se reproduire alors qu’ils n’en avaient nul besoin. Ce serait un peu comme le nectar de la fleur qui ne joue aucun rôle direct dans la reproduction de la plante, mais qui sert à attirer les insectes pollinisateurs. 

Or, il parait qu'effectivement, au début de leur évolution,  certaines  espèces animales aient connu le plaisir sexuel comme déclencheur de l’ovulation :  c’est du moins ce qu’on peut lire dans l’article cité plus bas (1).

Si cela est confirmé alors il y a deux questions :

    * d’abord, pourquoi une telle réorganisation de la physiologie sexuelle chez la femme ?

    * Ensuite, comment se fait-il que la procréation reste malgré tout présente ? Car, comme vous le remarquez la femme n’a nul besoin d’être fécondée pour éprouver du plaisir. 


L’évolution de l’ovulation renvoie à une modification hormonale, pour laquelle on n’a aucune véritable explication. En tout cas, ce qu’on doit observer, c’est que l’espèce n’a pas périclité à la suite de cette mutation, ni chez l’homme, ni chez les singes qui ont connu le même phénomène.

Par contre, si la pénétration sexuelle reste malgré tout bien présente, c’est qu’elle serait elle-même liée à un désir spécifique qui apparaitrait au cours du rapport. La physiologie du clitoris, organe plus complexe qu’il n’y parait, pourrait bien expliquer ce besoin. 


- Sinon, il reste possible d’évoquer un « désir d’enfant » qui viendrait éclairer un  procréation qui serait sans cela à l’aveugle.

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(1) L’orgasme féminin aurait été autrefois lié à l’ovulation, et donc indispensable à la reproduction. Au cours de l’évolution, sa fonction se serait modifiée, pour ne devenir qu’une source de plaisir. Lors de l’acte sexuel, certains animaux, comme le chat ou le lapin, libèrent une poussée d’hormones, un phénomène semblable (sur le plan physiologique en tout cas) à l’orgasme. Cette poussée est un signal envoyé aux ovaires pour qu’ils libèrent leurs ovules. D’autres mammifères en revanche, comme l’humain et le singe, ont une ovulation dite « spontanée ». (Lu ici)

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