Bonjour-bonjour
La Chine est comme la cage de l’oiseau dont la porte serait désormais ouverte : le serin effrayé regarde les alentours craignant une mauvaise surprise s’il consent à sortir. Un régime autoritaire comme l’est celui de Xi Jinping semblait ne pouvoir revenir complètement sur ses décisions sans y perdre à la fois la face et l’autorité.
Et pourtant c’est vrai. Alors, devant les hôpitaux embouteillés et les cercueils qui s’amoncellent à la porte des crématoires, les citoyens chinois pensent qu’il s’agit d’une manœuvre destinée à leur faire sentir combien les mesures de confinements étaient judicieuse ; et que bientôt la fermeture du pays allait reprendre sous la menace d’un effondrement dû au déchainement de la pandémie. Il n’en fut rien et aujourd’hui c’est le gouvernement chinois qui s’offusque des contrôles opérés dans les pays étrangers pour leurs citoyens librement lâchés dans la nature. (Lire ici)
Comment comprendre un tel revirement ? Peur de la contestation populaire venue de gens fous de colère ? Peut-être ; mais en politique aucune décision n’a jamais qu’un seul sens et l’ambiguïté est la règle la plus constante. Il ne faut donc pas oublier une chose : la « politique zéro covid » était en train de ruiner le pays, mettant en jeu à la fois les revenus des dirigeants et leur position même. Les usines fermées ou menacées de l’être du jour au lendemain ; des travailleurs susceptibles de manquer faute d’autorisation ; des contrats qui se perdaient au profit de pays plus laxistes en matière sanitaire – il ne faut pas croire que les autocrates chinois ne le savaient pas : leur volonté de ne jamais plier a été moins forte que celle de conserver leur fortune et leur pouvoir. Après, les innombrables morts du fait d’un déconfinement brutal et sans mesures d’accompagnement, voilà qui les indiffère. D’autant que les chinois eux-mêmes applaudissent ces mesures, quand bien même ils iraient en même temps enterrer la grand-mère.
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