jeudi 5 janvier 2023

Allez-vous-en : c’est notre territoire – Chronique du 6 janvier

 

 


Mission Artémis

Bonjour-bonjour,

 

A qui appartient la Lune ? À personne ? À ceux qui vont se poser dessus et y fonder une base occupée par des astronautes-cosmonautes-taïkonautes ? Et qu’est-ce que ça voudrait dire ? Quelle propriété peut-on revendiquer dans ce cas ?

C’est Bill Nelson, l’actuel patron de la NASA qui agite la sonnette d’alarme : « La Chine pourrait s'emparer d'une partie de la Lune sous prétexte de recherches scientifiques. » Cette alarme vient en partie de la découverte de la présence abondante d’hélium-3 dans le sol lunaire, mais en revanche très rare sur la terre. Précision : l’hélium-3 est un « carburant » indispensable dans la fusion nucléaire, donc dans la production espérée inépuisable d’énergie. (Sur tout cela : lire ici)

Bon – Revenons donc à nos questions initiales :

            *  A l’origine (durant les grandes découvertes en particulier), il suffisait aux explorateurs de prendre pied sur un territoire nouveau et de le déclarer possession de leur souverain. C’est ainsi que Pedro Álvares Cabral prit possession du Brésil : Rousseau s’en moque dans le discours sur l’inégalité, ajoutant que le seul titre de propriété possible est celui du premier occupant par le travail.

            * Une base scientifique serait donc, par le travail qu’elle suppose une propriété de l’État qui l’a financée et donc la Chine pourrait très bien revendiquer la souveraineté sur la portion de sol qu’elle exploite.

            * Jusqu’où irait cette propriété ? Pour l’essentiel, la propriété est un droit de souveraineté sur un domaine, ce qui signifie que personne ne peut en revendiquer une partie.

 

On devine que la Chine est particulièrement suspectée au vu de sa conduite dans la mer de Chine où elle s’empare par tous les moyens qu’on lui tolère de nouveaux territoires y compris de ceux qui, bien sûr, sont déjà soumis à une autre souveraineté. Mais quel État, ayant consenti les efforts nécessaires pour s’implanter à la surface de la Lune et y installer des unités de production accepterait de partager avec d’autres États ?

Autrement dit, les mines d’hélium-3, qu’elles soient chinoises, américaines, russes ou européennes, ne seront pas plus partagées que ne le furent les mines d’or du Pérou.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire