Bonjour-bonjour
« Attendez-vous à savoir » (comme disait Geneviève Tabouis) que la baguette de pain va passer à 3 euros, seule façon de défendre nos boulangeries, dont l’existence est menacée par l’augmentation du prix de l’énergie.
Cette nouvelle, ce sont les boulangers eux-mêmes qui l’on diffusée, après avoir dénoncé l’augmentation exceptionnelle de leurs fournitures dont l’électricité. Seuls les derniers boulangers utilisant un four à bois sembleraient à l’abris, mais eux, la baguette à 3 euros, ils pratiquent déjà.
Alors voilà – on nous dit : « Bientôt plus de boulangerie pour acheter vos viennoiseries et votre pain-du-jour » et nous trouvons cela bouleversant. Pourtant les poissonneries ont disparu depuis très longtemps ainsi que les stations-service : on n’en a pas été bouleversé pour autant. Y aurait-il donc quelque chose de spécial que symboliseraient les boulangeries ?
- On sait que la disparition du boulanger dans nos communes marque souvent la disparition du dernier commerce de détail : la boulangerie est dernier rempart contre la désertification de nos villages. Il même arrive parfois que la mairie dépositaire des locaux de la boulangerie en fasse prêt gratuit à l’artisan qui viendrait s’y installer pour y fabriquer à nouveau le pain frais que réclame la population.
- Mais surtout, derrière la disparition des boulangeries il y a la peur de la raréfaction du pain. Le manque de pain a été jalonné au cours de l’histoire par des émeutes populaires (1). La disparition du pain, principal aliment disponible, a été au cours de notre histoire synonyme de famine, et cette peur de l’estomac vide a laissé une trace dans notre mémoire collective, quand bien même le pain serait devenu aujourd’hui un aliment moins important.
Serait-il possible que nos réactions collectives soient ainsi pilotées par des faits historiques qui auraient creusé un sillon peu visible mais profond aujourd’hui encore ?
… Comme la haine des violences policières rappelant les dragonnades de Louis XIV ? Ou l’obligation de travailler plus longtemps avant le départ en retraite évoquant l’imposition des corvées médiévales ?
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(1) Qu’on se rappelle la « guerre des farines » dont nous parlions il y a peu – ici même.
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