lundi 27 mai 2024

Des éditeurs remplacent leurs traducteurs par l'IA - Chronique du 28 mai

Bonjour-bonjour

 

Votre BD, ou votre livre acheté au kioske de la gare sont des ouvrages traduits par une machine IA. Est-ce que ça vous gêne ? (Lire ici)

Même si une œuvre littéraire ne risque pas pour le moment de subir le même sort (imaginez les ouvrages d’Elfriede Jelinek, le Nobel autrichien, traduits comme cela) nombre de livres le sont déjà au point que les traducteurs humains perdent peu à peu leur emploi.

Mon avis ? Il importe peu sauf à dire qu’il illustre une réaction générale. Je dirai donc que pour moi, la seule question est de savoir si les traducteurs humains faisaient mieux que les machines.

Parce que c’est là la vraie question : lorsque les métiers à tisser se sont mis à fabriquer de la dentelle aussi belle à regarder que les dentelles courantes des vêtements pas chers, pourquoi aurait-on privilégié les dentelières « humaines » ? Quand je lis les infos-Google, mal rédigées et bourrées de fautes d’orthographe, je me dis également que ces pigistes peuvent bien aller pointer au chômage alors que les machines prennent leur relai : ce n’est pas que la machine soit géniale, c’est que les hommes sont mauvais.

Encore une fois, ces machines inventées par les hommes ne les dépassent pas substantiellement : Proust restera intraduisible par l’IA, mais aussi difficilement traduisible par des traducteurs professionnels. L’IA est un défi lancé à la capacité créatrice des hommes : si c’est pour faire la même chose qu’avant, l’IA devient une concurrence menaçante ; mais si c’est pour inventer de nouvelles œuvres, alors les hommes supplantent les machines. C’est vrai depuis que les machines existent et personne ne s’en est vraiment ému, sauf quand les canut lyonnais ont jeté dans le Rhône les métiers à tisser mécanique qui les mettaient au chômage. Mais la vérité oblige à dire que ce ne sont pas les canuts qui ont finalement gagné.

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