Bonjour-bonjour
Après les Misérables, et plus récemment les Trois mousquetaires, voici une nouvelle adaptation du Comte de Monte-Cristo avec la brillante distribution qu’on trouvera ici.
Après l'avoir annoncé avec dédain, les critiques de Télérama sont revenus (une fois n’est pas coutume) sur leur désaveu : « On reste toujours aussi dubitatifs quant à la nécessité de porter à l’écran pour la trente-neuvième fois (au moins) le destin tragique d’Edmond Dantès – mais, au vu de l’engouement suscité à Cannes mercredi soir par la projection du film hors compétition, on semble bien les seuls… »
- D’où cette constatation : oui, refaire vivre une histoire archiconnue comme celle-ci, c’est quelque chose qui répond à une demande du public. Au point que, pour faire une comparaison dont on nous pardonnera la démesure, je rappellerai le succès constamment renouvelé des adaptations indiennes du Mahabharata, spectacle qui dure des heures, voire des jours et qu’un public attentif, capable de réciter chaque vers de ce poème fleuve (80000 strophes réparties en 18 livres) suit avec ferveur.
Et au fond si l’histoire ne réserve plus aucune surprise, le spectacle n’en est pas moins une source d’émotions constamment renouvelées. C’est ainsi que, de même que dans Don Giovanni – l’opéra de Mozart, les scènes où Don Juan opère ses séductions ont toujours la même puissance captatrice, les moments forts où Edmond Dantès est jeté en prison et celui où il retrouve Mercédès ont toujours le même pouvoir émotionnel. L’émotion ne s’émousse pas à la différence de la curiosité intellectuelle.
- On reprochera quand même la volonté de faire une nouvelle mouture de cette histoire : le critique de Télérama, qui doit être bien informé, en a dénombré 39 : pourquoi une 40ème ?
Eh bien je suppose que ce renouvellement c’est ce qui introduit le cinéma dans le spectacle vivant. Faire que les acteurs qui font vivre ces personnages soient eux-mêmes vivants et non des anciennes gloires de la Comédie Française, c’est cela qui produit la nouveauté de ce spectacle nécessairement ancien : ce pourquoi le cinéma se rapproche du théâtre.
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