jeudi 16 mai 2024

Le « congé malheur » - Chronique du 17 mai 2024

Bonjour-bonjour

 

L’idée que le bonheur au travail est déterminant pour les performances dans l’entreprise est familière car réitérée de temps autre. Par contre, la prise en compte du malheur, ou du moins de ces matins où, même quand on aime son job, il est bien difficile de sortir du lit et de démarrer sa journée, est moins fréquemment prise en considération – je dirai même pas du tout. C’est pourtant de Chine que vient l’information qu’il est possible de rester chez soi les jours où ça ne va pas.

« Nul besoin d'avoir un fond dépressif pour connaître ce genre de sentiment, qui peut s'expliquer par un excès de fatigue ou une accumulation de mauvaises nouvelles – et qui peut aussi débarquer sans prévenir ni raison apparente. L'idée du « congé malheur » est d'autoriser les employés à s'absenter en cas de besoin sans avoir à entrer dans les détails lorsqu'ils en font la demande à leur supérieur » (Lire ici

Cette mesure nous vient de l'exemple de la chaîne de supermarchés Pang Dong Lai, situés dans la province chinoise du Henan. « The Independent explique que son patron, Yu Donglai, a mis en place un système permettant à ses employés de prendre jusqu'à dix jours de congés par an, destinés aux moments où ils ne se sentent pas heureux ». Yu Donglai, le chef de l'entreprise poursuit : « Nous connaissons tous des moments pendant lesquels nous ne sommes pas heureux et donc, si vous n'êtes pas heureux, ne venez pas au travail. » (Article cité)

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Bien sûr il n’est pas sûr que 10 jours de mise en retrait par an suffisent à dissiper les nuages qui assombrissent la vie quotidienne. Mais cette mesure exceptionnelle éveille quelques remarques.

    - On observe d’abord que, si les entreprises s’impliquent dans le bonheur de leurs employés par des mesures de management, en revanche elles ne peuvent que s’effacer lorsqu’ils sont malheureux. Ce n’est pas que chasser la tristesse de la vie au bureau soit inimaginable, mais pour la surmonter on ne peut se contenter de petites taches de joie ici ou là.

    - D’autre part pour la première fois il est reconnu qu’on ne peut travailler correctement si l’on est malheureux.

    - Il en résulte que, du côté de l’entreprise, la mise en retrait est la seule mesure valable. On ne dit pas que ça va aller mieux grâce à ça, mais on prend acte que tristesse et emploi ne sont pas compatibles.

Cette seule observation devrait suffire à faire réfléchir les philosophes.

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