mercredi 30 juin 2021

Rêvons un peu – Chronique du 1er juillet

Bonjour-bonjour

 

Délaissant pour une fois l’actualité et ses méandres obscurs, je vous invite aujourd’hui à faire une incursion dans le monde de la physique quantique.

Alors que le monde de Newton est barbant avec ses lois tirées au cordeau et son déterminisme qui rend la nature d’une prévisibilité assommante, voici que le monde de l’infiniment petit avec ses phénomènes bizarres, contre-intuitifs et surprenants nous saisit. Pourtant la difficulté mathématique de ses calculs, la complexité de ses expériences devrait nous décourager – nous autres gens ordinaires avec nos pauvres cerveaux juste capables de réfléchir aux choses de la vie quotidienne…Si la physique quantique nous fait rêver, c’est qu’elle est diffusée par des vulgarisateurs qui ont su, grâce à des analogies bien pensées, nous donner à vivre le quotidien comme s’il était régi par les lois qui gouvernent les particules élémentaires. 

En voici quelques exemples puisés dans cet article bien documenté du site « The conversation ».

1 – Premièrement, les propriétés des particules (telles que leur position et vitesse) ne peuvent parfois prendre que certaines valeurs (= des quantas) bien précises. Tout se passe comme si, quand nous nous déplaçons sur une ligne droite, nous ne pouvions nous déplacer que par sauts de puces d’un mètre, sans ne jamais pouvoir avoir de position intermédiaire.

2 – Ensuite, deux entités semblent pouvoir s’influencer à très grande distance, à des vitesses supérieures à celles de la lumière. C’est l’intrication qu’on peut prendre comme image de la fusion amoureuse.

3 – Enfin, certains objets ont des propriétés (telles que leur positon, ou vitesse) qui se trouvent dans des « superpositions quantiques » de plusieurs valeurs. On pense bien sûr à la « superposition d’état » avec le chat de Schrödinger, mais on peut aussi envisager une « superposition de position » : est-ce que l’objet n’est nulle part ? Partout à la fois ? Les illusionnistes nous font rêver avec ça

4 – Lorsque deux événements se produisent dans le monde quantique, l’ordre temporel entre ces événements est parfois indéfini (voir la description de cette expérience dans l’article cité). Or, l’ordre temporel entre différents événements est lié aux relations de causalité : une cause doit toujours précéder son effet. Mais, si l’ordre temporel entre différents événements est indéfini, il pourrait en être de même pour leur ordre causal

À notre échelle, il est toujours possible de dire si une personne a d’abord éternué avant de s’excuser, mais si l’inverse arrivait, alors on serait dans un monde de fous. Or, la physique quantique non seulement valide cette éventualité, mais elle va plus loin : il semble qu’à petite échelle, il se pourrait parfois qu’aucune de ces deux possibilités ne soit la bonne.

 

- Et là, nos rêves eux-mêmes sont dépassés, impuissants qu’ils sont à mettre en scène un monde où le temps peut s’inverser. Car si la dame qui a éternué à coté de vous s’est excusée avant, alors l’ordre temporel est bouleversé. Or c’est le temps qui porte notre être et notre pensée. Et pour cela, il suit l’ordre causal : la cause précède l’effet. Que l’effet précède la cause et c’est comme si on passait le film à l’envers : la tasse brisée remonte sur la table en se reconstituant. On ne parviendrait pas à en trouver un équivalent dans nos rêves.

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N.B. On remarquera que je ne reprends pas sous forme d’exemple tiré de l’environnent ordinaire cette annulation de la relation causale, et donc cette disparition de la cause et de l’effet. Car même le hasard ne conviendrait sans doute pas.

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