Bonjour-bonjour
Devant les risques de débordement des mesures de distance sociales et des précautions sanitaires, en raison de la canicule, de l'arrivée de l’été, de la fête de la musique – et n’oublions pas les matchs de foot – le gouvernement a décrété la suppression de l’obligation de porter le masque en extérieur ainsi que du couvre-feu. Certains y voient une mesure électorale ; d’autres y verront une mesure de prudence d’un exécutif impuissant devant les submersions observées ces jours-ci.
Oui, l’impuissance de l’exécutif saute aux yeux : depuis que les mesures barrières ont été imposées, impossible de les faire respecter lorsque qu'une foule entière décide d’y contrevenir. Un pauvre type qui traine après 23 heures un peu éméché, vous le coincez et il est bon pour raquer : 135 euros, cash ! Mais quand c’est toute une communauté (jeunes, supporters, fêtards, rockers, etc.) – et quand en plus on vote dans 3 jours (et aussi dans un an), alors on se méfie des retombées.
Toutefois, on certains parleront (et l’opposition n’y manquera pas) de reculade, de capitulation, de faiblesse indigne. Comment sauver ce « pragmatisme » qui a bien du mal à justifier ces décisions prises à la hâte ?
--> Consultons le philosophe de service pour savoir ce qu’il en pense ; sitôt questionné, vous l’entendrez, levant les yeux au ciel comme s’il écoutait les muses, dire en paraphrasant Cocteau : « Puisque ce chaos nous dépasse, feignons d’en être les organisateurs ». Autrement dit, ces désordres redoutés n’en seront plus dès lors que les règles qu’ils violent auront elles-mêmes disparu.
Mais alors cette mesure serait simplement cosmétique, poudre aux yeux pour faire oublier que, quand même, il y en a un qui se frotte les mains en apprenant la suppression de ces gestes barrières : c’est le virus (sic) ?
Avec un peu de chance, notre philosophe, s’il est dans un bon jour ajoutera : « Et alors ? Les stoïciens ne disaient-ils pas qu’il fallait suivre la nature ? Et que dit la nature ? Qu’elle a tout prévu, et les virus et les anticorps : intervenir là-dedans c’est perturber la marche normale des choses.
Et puis, rappelez-vous Bergson pour qui la nature et l’intelligence ont deux façons différentes d’organiser le monde. L’ordre voulu par l’une est désordre en fonction des attentes de l’autre.
Et il ajoutait : « Tout désordre n’est qu’un ordre différent »
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