Bonjour-bonjour
« Les Bleus sont lancés ! Pour leur entrée en lice dans l'Euro de football, les Tricolores se sont imposés 1-0 face à l'Allemagne à l'Allianz Arena de Munich. » (Lu ici) : telle est l’information qui s’étale à la une de la presse ce mercredi matin.
… Ouf ! Moi qui pensais faire ma chronique sur le port du masque, de plus en plus difficile à supporter – avec un titre genre « Masque ou muselière ? » – me voilà réorienté vers « la vie d’avant », celle où le souci essentiel était de savoir si on rentrerait dans son maillot de l’an dernier (heu… plutôt de 2019), ou si les Bleus allaient faire mentir les pronostics favorables à la Mannschaft. C’est donc que pour être normal il faut en passer par quelques repères bien précis et auxquels on ne songeait plus ces temps-ci.
Mais comment caractériser les préoccupations qui se révèlent ainsi ? Ou, pour être plus précis : quand le Président nous a promis le retour des jours heureux, que nous a-t-il promis ? A quelles joies pensait-il ?
Si, pour être heureux il faut ne se préoccuper que des performances de l’équipe nationale de football ou de notre poids sur la balance de la salle de bain, admettons que nous ne nous préoccupons que de l’accessoire, de l’inessentiel. On conclut alors que, lorsque l’essentiel est assuré, nous ne nous sentons pas automatiquement satisfaits : simplement nous investissons nos soucis dans l’inessentiel. Voilà.
- Ne nous nous soucier que des performances de Kylian Mbappé ou de Paul Pogba : c’est ça le bonheur !
Et donc, que demain les bleus soient humiliés 3-0 par une obscure équipe, ou que notre balance nous taxe de 3 kilos de trop malgré nos efforts (plus de sucre dans le thé ; 2 Kriprolls-confiture maximum) alors nous voilà très malheureux – prêts à nous jeter par la fenêtre !
Du coup, qu’est-ce qui a changé ?
Comme le disait un philosophe hégélien (dont j’ai perdu le nom), lorsque Marx nous promettait qu’à la fin de l’histoire les aliénations dont nous souffrons aujourd’hui auront disparu, il ne voulait pas dire qu’il n’y aura plus d’amoureux trahis ni d’enfants mal aimés. Mais seulement que les malheurs ne viendront pas de l’État, mais seulement des personnes elles-mêmes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire