samedi 26 juin 2021

Souriez, vous êtes filmé – Chronique du 27 juin

Bonjour-bonjour

 

On apprend aujourd’hui que Matt Hancock, le ministre de la santé britannique, démissionne après avoir enfreint les règles sanitaires. Explication : « Il s’agit d’une capture d’écran prise par une caméra de surveillance des locaux du ministère de la santé et datée du 6 mai, sur laquelle le ministre de la santé embrasse à bouche que veux-tu une femme, à savoir sa collaboratrice Gina Coladangelo, 43 ans. » (Lire ici)

 


 « Je n’ai pas respecté les règles de distanciation sociale » a regretté le ministre qui par ailleurs appelait récemment ses compatriotes à une grande prudence dans les contacts rapprochés avec quiconque « ne faisait pas partie de leur bulle quotidienne ou de leur foyer » (Réf. ci-dessus)

Là le scandale sanitaire rejoint le scandale moral, car madame Coladangelo ne fait pas partie du foyer légitime de monsieur Hancock (par ailleurs marié et père de 3 enfants) ; et quoiqu'étant sa collaboratrice, elle ne devrait pas non plus faire partie de la « bulle quotidienne » évoquée ci-dessus. Alors certes la démission de monsieur Hancock n’aurait sans doute jamais eu lieu s’il s’était agi seulement d’un fait d’adultère, et cette séquence n’a été publiée (par le Sun) qu’en raison de sa contradiction avec les règles sanitaires dictées par le ministre lui-même. Mais c’est quand même l’occasion de dire combien la vidéo-surveillance comporte de risques pour la vie privée. Lorsque ces caméras ont été installées un peu partout, on nous a rassurés en nous disant que leurs images seraient réservées aux services de sécurités assermentés, et que seules les vidéos mettant en jeu cette dernière seraient exploitées. Or cette séquence a été publiée par le Sun et jusqu’à preuve du contraire un french-kiss n’a jamais mis en danger la sécurité du pays – sauf à mettre en cause la sécurité sanitaire, argument qui nous parait bien fallacieux. 

 

Mais cette mésaventure de monsieur Hancock nous rappelle combien la notion de contrôle de nos images est illusoire ; on croyait que seules les images postées volontairement sur Facebook ou autre réseau constituaient un risque de désappropriation. Mais on le voit chacun en tout lieu et presque à chaque instant, peut être filmé et son image récupérée à des fins qui échappent totalement.

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