jeudi 28 avril 2022

Moi, violer des femmes ? Et alors ? – Chronique du 29 avril

Bonjour-bonjour

 

Une émission diffusée hier sur le cas PPDA, accusé de multiples viols de jeunes journalistes, étonne par son ancienneté : Catherine Lambret (qui dirigeait à l’époque l'Institut pratique du journalisme) dit en effet avoir été alertée par des journalistes d'Antenne 2 ou de TF1 qui donnaient des cours dans son école : "Chaque fois, ils me conseillaient, depuis l'année 83, 84, et après, les années suivantes, de ne jamais envoyer de filles là où PPDA pouvait être." Et il ne s’agissait pas de mains baladeuses : du viol véritable, avec la femme plaquée sur la moquette. (Lire ici)

Oui, vous avez bien lu : c’était il y a presque 40 ans, et depuis rien ne s’était passé.

On pourra se scandaliser que cet homme, du fait de sa puissance, ait joui d’une telle immunité. Mais aussi on pourra en profiter pour mieux comprendre que monsieur Poivre d’Arvor se soit étonné qu’on lui demande des comptes à présent. Car durant 40 ans il a cru sans doute que violer n’était pas un délit, juste une manière comme une autre d’assouvir ses pulsions.

Façon de rappeler ce que Durkheim disait déjà au début du siècle dernier : la sanction est nécessaire pour signifier que la loi est contraignante. Sans elle plus de loi, car plus de contraintes. Dans un tout autre ordre d’idées, certains estiment aujourd’hui que les sanctions qui touchent les automobilistes pour 2 à 3 kilomètres d’excès de vitesse et qui constituent 80 à 90% des PV dans ce domaine devraient être supprimés : mais cela signifierait que la limite de vitesse est repoussée d’autant. Car là où est le PV, là est la limite à ne pas dépasser.

C’est dans cet ordre d’idées que le célèbre pilori médiéval qui exposait le coupable à la vue de tous mériterait d’être réinstallé. 

Devrions-nous nous réjouir que les réseaux sociaux jouent le même rôle aujourd’hui ?

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