mardi 26 avril 2022

Moi Sapiens, toi Florensis – Chronique du 27 avril

Bonjour-bonjour

 

Après l’Abominable homme des neiges, voici le Petit homme de Florès qui nous promet la rencontre avec une humanité non-sapiens. C’est du moins la sensation que nous promet la publication prochaine d’un livre de Gregory Forth. Car, pour lui, les Hommes de Florès pourraient être encore vivants.

« Surnommé « Hobbit », cet hominidé mesurant environ 1 mètre et pesant entre 12 et 26 kg, aurait vécu entre -100 000 et -60 000 ans avant notre ère sur l’île de Florès, en Indonésie. L’espèce, que l’on croyait éteinte, pourrait bien encore être présente, selon l’anthropologue canadien Gregory Forth. Il publie un livre pour étayer cette hypothèse, disant qu’Homo floresiensis aurait été observé par la population locale, témoignages à l’appui. » (Lire ici)

o-o-o

Supposez qu’au détour du chemin (dans la jungle quand même) vous rencontriez cet étrange créature : 

 


Comment saurez-vous qu’il s’agit d’un être humain ou d’un animal ?

Vous pourriez lui serrer la main puisqu’il doit bien en avoir une ? Ou bien lui offrir un chewing-gum, histoire de lui montrer les avantages de la civilisation ? Ou encore, vous rappelant du film « Tarzan et sa compagne » (1934) entamer la conversation avec lui :

- Moi Jean Dupont – Toi Florensis.

Il se peut que l’étrange créature ne réagisse pas, mais aussi que le petit homme, comme Tarzan en 1934 répète « Moi Jean Dupont... ». Auquel cas comme Jane vous corrigerez en répétant avec les gestes appropriés : « Non. Moi Jean Dupont et Toi, Florensis ... » en espérant que tout comme Tarzan il comprenne en rectifiant « Moi Florensis »

Au quel cas, vous pourrez lui serrer la main en le félicitant « Bienvenue dans le genre humain » car c’est en effet une preuve de l’appartenance au genre humain que de comprendre la réversibilité du sujet parlant.

Lévi-Strauss l’expliquait en effet (dans Les entretiens avec Georges Charbonnier) que si nous rencontrions un petit homme vert (c’était l’époque) nous saurions qu’il appartient au genre humain s’il possède un langage traductible dans le nôtre – et qui dit langage dit également la réciprocité du pôle-sujet.

Les témoins oculaires de l’existence de cet être n’ont pas tenté de nouer le dialogue avec lui : dommage. Peut-être aurions-nous alors découvert que nous ne sommes pas seuls sur terre : sans chercher des extra-terrestres, la jungle indonésienne pourrait-elle nous révéler la présence d’un alter-ego ?

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