vendredi 8 avril 2022

Rien ne sert de courir ; il faut partir à point – Chronique du 9 avril

Bonjour-bonjour

 

Comme vous le savez à partir d’aujourd’hui il est interdit d'évoquer l’un ou l’autre des candidats à l’élection présidentielle et le chroniqueur respectueux des lois que je suis se plie strictement à ce décret.

 

Si l’on veut quand même évoquer l’actualité politique et porter un peu plus loin la pensée, on peut se rappeler les leçons des Fables de la Fontaine.

Ainsi de la fable « Le lièvre et la tortue » :

 


Voyez ce lièvre – jeune et sportif – qui fait la sieste pendant que sa concurrente, une tortue un peu poussive certes, mais qui s’apprête néanmoins à arriver... devant ! Cela n’évoque-t-il pas de façon irrésistible le déroulement de cette campagne ? Un Président-Lièvre qui roupille sur le bord du chemin pendant que son adversaire-Tortue passe devant en dandinant de son gros derrière (1), alors que l’arrivée est juste au bout du chemin ?

- Car, comme le dit La Fontaine : Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.

Alors que la campagne venait de commencer, qu'a fait notre candidat-Lièvre ?

Il broute, il se repose, / Il s'amuse à toute autre chose

Comme le Lièvre, Notre-Président avait mieux à faire que courir la France pour faire campagne. Délaissant les tréteaux électoraux, il s’est pavané dans les hémicycles internationaux, et fait le beau devant les caméras serrant des mains présidentielles.

 

- Et pourquoi donc ? Observez le Lièvre de la fable :

Lui cependant méprise une telle victoire ; / Tient la gageure à peu de gloire ; / Croit qu'il y va de son honneur / De partir tard.

Comme lui, notre candidat-Lièvre a également surévalué sa supériorité, estimant qu’il ne pouvait la démontrer qu’en limitant ses efforts, en participant donc a minima à la campagne.

- Enfin, et cela va presque sans dire, il a sous-estimé l’adversaire. Écoutez comment le Lièvre répond à la tortue lorsqu’elle le défie :

Êtes-vous sage ? / ... / Ma Commère, il vous faut purger / Avec quatre grains d'ellébore.

 

- Oui, l’erreur de Notre Président est d’avoir cru que l’histoire allait se répéter, et que l’adversaire si facile à renverser de l’élection de 2017 était la même que celle qu’il allait affronter en 2022.

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(1) On l'aura compris : il s'agit ici d'une licence poétique et non d'une irrévérence à l'égard de M* L-P***

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