dimanche 3 avril 2022

Perdre, oui – mais comme une femme ! – Chronique du 4 avril

Bonjour-bonjour

 

Pour un homme de ma génération, étudiant des années 60, Valérie Pécresse incarne ces étudiantes un peu pincées, un peu pimbêches, mais qui, avec le temps, deviennent finalement plutôt sympathiques.

Son dernier meeting la montre en tout cas se mettant à nu (moralement j’entends) dans un effort de sincérité plutôt sympathique. Faisant allusion à son meeting raté du Zénith, elle déclare : « J'ai voulu faire un discours comme un homme avec des mots puissants, des mots d'hommes », ce qui a signé son échec. « J'ai décidé depuis de faire cette campagne de manière totalement différente, de manière libérée et a cappella » (Lire ici)

 

A cappella : j’aime cette expression, qui évoque le refus de la claque qui braille des slogans pour rythmer le meeting ; et libérée du modèle imposé par les hommes : bye-bye, la clique à Ciotti !

Et en se présentant comme une femme, à quoi ressemble Valérie Pécresse ?  Écoutons-la :  « Vous m'avez vu gagner. Vous m'avez vu trébucher. Vous m'avez vu me relever. Vous avez découvert ma résistance. Ma vérité. Je ne lâche rien. Ce courage, je veux le mettre à votre service ». La candidate Pécresse est une résistante. Non pas comme on le dit de façon méprisante « un brav’ petit soldat » : ça, c’est répugnant de condescendance. Mais courageuse, habituée à tomber et à se relever, sachant que le plus important c’est d’arriver même si c’est au terme d’une longue marche.

 

Dans les années 80 on se demandait comment les femmes allaient assumer les rôles dirigeants vers lesquels elles cheminaient – notre imagination les voyant tantôt comme des super-women – telles que les décrit la chanson de Michel Sardou (1) ; et tantôt comme des ménagères de moins de 50 ans, faisant face à l’adversité avec leur patience et leur ténacité. La femme qui se remet au travail 5 jours après avoir accouché, comme Rachida Dati. Dans tout cela l’essentiel était de cadrer encore et toujours avec l’image de « La Femme ». 

Aujourd’hui les choses ont bien changé : tout le monde se moque de savoir si le prochain Président sera ou non une Présidente ; ce qui compte c’est de savoir quelle politique il/elle va impulser dans le pays. Croyez-vous qu’on s’intéresse au fait que Marine Le Pen soit une femme ? Elle adore ses chats – bon, et alors ? Moi aussi j’aime mon chat et bien d’autres mecs alentour.

Oui, l’erreur de Valérie Pécresse c’est de se croire obligée de signaler que c’est en femme qu’elle candidate à la Présidence : car aujourd’hui ça n’a plus aucune importance.

- C’est ça le triomphe du féminisme. Et l’oublier, c’est ça l’erreur de certaines femme.

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(1) Femme des années 80s par Michel Sardou à écouter ici.

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