samedi 16 avril 2022

Les bâtisseurs de cathédrale – Chronique du 17 avril (jour de Pâques)

Bonjour-bonjour

 

Hasard ou pas, l’actualité réunit en ce jour de Pâques la reconstruction de Notre-Dame et un reportage sur la Sagrada Familia : à Paris comme à Barcelone ce sont les mêmes gestes, les mêmes métiers qui permettent d’élever ces cathédrales dont l’occident s’est couvert comme d’un « blanc manteau » pour reprendre la formule de Georges Duby.

 

- Vérifions : « Après l’incendie du 15 avril 2019 qui a ravagé la toiture et la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris des travaux de sécurisation et de consolidation ont été entrepris. Depuis l’été 2021, ceux préalables à la reconstruction se poursuivent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du joyau gothique. Une « cathédrale de métal a été montée à l’intérieur même » du joyau gothique. La nef et le transept sont encombrés de 1 200 tonnes de tubes d’acier. Un immense échafaudage, bardé de réglettes lumineuses, traversé d’escaliers et de six monte-charges, qui s’élève à environ trente mètres. S’appuient dessus des cintres en bois consolidant les voûtes fragilisées. » Ça c’est pour Notre-Dame. (Lu ici)

Quand le visiteur se rend sur le chantier de la Sagrada Familia, « il rencontre une accumulation verticale de colonnes hérissées de grues, qui ne laisse pas présager la luminosité intérieure de ses nefs successives, ni la forêt de fines colonnes arc-boutées, ni la modernité de ses décors floraux. » (lire ici)

 

Mais la ressemblance ne s’arrête pas là. Alors que la construction de Notre-Dame s’est étirée sur deux siècles nécessités au moins en partie par les tâtonnements pour concevoir les arcs-boutants capables de soutenir un édifice si haut avec des baies si vastes, la Sagrada Familia est encore en chantier depuis 140 ans en raison des problèmes techniques à surmonter pour édifier une nef qui culmine à 65 mètres sans contreforts extérieurs. 

Étrange ressemblance qui pourtant ne s’arrête pas là. Après avoir visité la Sagrada Familia il y a une dizaine d’années, je restais sur un banc au pied de l’édifice à regarder les maçons s’affairer, portant des sacs de ciment, gâchant le mortier avant de monter dans les échafaudages qui à l’intérieur se perdaient dans l’ombre de la voute. J’ai eu alors l’impression que ce que je voyais là, c’étaient les bâtisseurs de cathédrales qui au 13ème siècle, à Reims ou à Paris, ont construit ces monuments qui marquent notre esprit. Par-delà les siècles, ce sont les mêmes gestes, les mêmes hommes, la même confiance dans l’avenir : ce que nous avons commencé, d’autres viendront et l’achèveront.

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