Bonjour-bonjour
Vous tous, les angoissés, les dépressifs, les anxieux du soir, de la nuit et du petit matin, réjouissez-vous ! Voici enfin le remède à vos maux – et pour faire bonne mesure une recette de jouvence qui vous permet d’espérer vivre plus longtemps.
Je lis en effet dans cet article :
« L'optimisme, le soutien social, le bonheur et avoir un but de vie favoriseraient une mortalité plus faible. » Article qui ajoute illico : « favoriser des activités et des situations qui mettent en œuvre l’optimisme et le soutien social, et avoir un but de vie et se sentir heureu.x.se auraient des effets significatifs sur la durée de notre vie. »
Là je sens monter en moi une certaine rogne qui m’habite à chaque fois que des articles de développement personnel ou « welfare » me tombent sous les yeux.
Ça fait ça :
- Pour vivre plus longtemps, soyez heureux
- Comment on fait pour être heureux quand on ne l’est pas ?
- Soyez optimiste !
- Et comment être optimiste quand on est pessimiste ?
- Ayez un but dans la vie !
- Mon taf est débilitant et mon seul but c’est de finir le mois plus tard que le 15.
- Trouvez un soutien social.
- Je suis seul, ma meuf m’a quitté, mes potes ont pris le large.
Etc. : ces enfonceurs de portes ouvertes savent ce que tout le monde sait : mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade. Reste à dire comment on y parvient quand on est précisément « pauvre et malade ». Alors je sais bien que l’article du magazine a précisé qu’on doit « favoriser » les activités qui donnent accès à ces états – comme s’ils étaient le fait de situations sur lesquelles nous avons prise. Mais si c’était le cas, ça se saurait !
- Le bonheur pour les pauvres ; le bonheur pour les malades ; le bonheur pour les réprouvés, les prisonniers, les moches et les bancals. A part certaines religions, il n’y a personne pour dire comment ça marche.
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