lundi 4 avril 2022

Les angoissés du PQ – Chronique du 5 avril 22

Bonjour-bonjour

Je ne sais pas si vous faites partie des angoissés du manque de papier hygiénique, mais il faut l’avouer : la guerre en Ukraine a des conséquences jusque dans nos endroits les plus intimes : je veux parler des lieux d’aisance. C’est du moins ce qu’affirme Michel-Édouard Leclerc : "Le prix du PQ va augmenter considérablement, parce que là il y a un gros déficit de papier", qui entraine un sur-stockage de cet article.

La future pénurie de pâte à papier occasionnée de façon directe par la guerre d’Ukraine ne suffirait pas à expliquer cette ruée sur cet article si on ne faisait pas appel à la précédente pénurie enregistrée en mars-avril 2020. Rappelez-vous : nous étions en plein dans le Grand Confinement, et on voyait les consommateurs sortir des Hypermarchés le Caddie débordant de rouleaux de PQ. (Lire ici et )

 

 

Vu ici

On rigolait bien alors en imaginant qu’à rester bloqué à la maison on verrait les petits et les gros besoins augmenter de façon exponentielle – « Le covid, ça fait bien ch*** » rigolait-on alors. Seulement voilà : on rit moins aujourd’hui dans cette ambiance de guerre, alors que la pénurie prend des aspects plus dramatiques.  Car ce n’est pas seulement la pénurie de 2020 qui remonte ainsi dans nos mémoires : pour les plus âgés le souvenir de la faim et du froid durant la seconde guerre mondiale y sont restés ancrés – et voilà qu’aujourd’hui, 70 ans plus tard, l’actualité réactive ces souvenirs, allant jusqu’à évoquer l'instauration des tickets de rationnement disparus depuis 1949.

 

- Michel-Édouard a raison de parler des angoissés du PQ : car la pénurie commence dans notre cerveau, dans des circuits neuronaux établis de longue date, peut-être même par notre lointaine filiation avec nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, il y a 15000 ans. 

15000 ans : il y a des souvenirs tenaces. Bien sûr, ce n’était pas alors de PQ qu’on manquait, mais de cuisses de bisons tués à la chasse et d’airelles récoltées alentour. Mais que cela ne nous trouble pas : les besoins sont socio-historiques, tout le monde le sait.

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