mercredi 10 juillet 2024

Au ciné, le Comte de Monte-Cristo plus fort que les 3 Mousquetaires ? – Chronique du 11 juillet

Bonjour-bonjour

 

C’est à coup de millions d’entrées dans les salles obscures que le 19ème siècle vient faire la nique à nos écrivains. Car, qui de nos jours se permettrait de faire exploser le box-office grâce à des romans écrits juste au mitant du 19ème siècle ? Outre le comte de Monte-Cristo publié en 1846, Dumas avait publié en 1844 Les Trois mousquetaires, : c'est en l’espace de deux ans qu'il a publié ces chefs-d’œuvre qui aujourd’hui encore restent dans les meilleures ventes de librairie grâce aux adaptations cinématographiques.


Comment expliquer cet engouement qui laisse loin derrière les chiffre d’édition des auteurs récents, surtout auprès des jeunes lecteurs dont on a dit et répété qu’ils étaient inaptes à lire de pareils livres, et qu'ils auraient dû être découragés par leur longueur (768 pages chez Gallimard pour Monte-Cristo, et plus de 800 pages pour Les trois mousquetaires) ? Quant à leur sujet ils font vivre une aventure située au 17ème siècle pour l’un et au 19ème siècle pour l’autre : a priori pas de quoi enthousiasmer des jeunes qui sont très loin de la culture classique nourrie de l’engouement pour le passé de la France romanesque.

 

Au fond, seuls nos préjugés expliquent cette incompréhension. Comment savons-nous que les jeunes générations seraient inaptes à la lecture ? Simplement parce qu’elles ne s’intéressent pas à ce qui nous enthousiasme. Mais qu’un média tel que le cinéma leur donne envie de lire les livres dont l’adaptation les a passionnés et on voit qu’ils en raffolent. 

Mais plus généralement ne croyons pas que le futur passionne plus que le passé : sinon seuls les adaptations de roman de science-fiction seraient propre à attirer vers la lecture. On a bien vu avec le Seigneur des anneaux que ce qui donne la passion de la lecture ce n’est ni le passé ni l’avenir : c’est le monde imaginaire que fait naitre l’écrivain et c’est bien ce que les romans de Dumas mettent en jeu. Car après-tout la France de d’Artagnan n’existe pas plus que celle d’Edmond Dantès ; par contre le monde que nous leur fabriquons grâce aux pages des romans de Dumas, lui, il existe et nous y croyons plus fort encore car c’est nous qui l’avons finalement imaginé.

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