dimanche 28 juillet 2024

Chant et contre-champ – Chronique du 29 juillet

Bonjour-bonjour

 

Si vous avez veillé jusqu’à la fin de la cérémonie d’ouverture des J.O. vous n’avez pas manqué ce plan vertigineux de Céline Dion :


 



Face au vide, la chanteuse est installée sur la plate-forme de la Tour Eiffel. Devant elle, le vide, ou plutôt à la nuit ; un bref contre-champ montre en effet cet espace immense, sans limites, d’où monte pourtant à la fin de sa prestation les clameurs de la foule, devenues énormes et confuses

Ce vide, la chanteuse y est habituée, lorsqu’elle enregistre dans la solitude d’un studio. Pourtant, ici, il y a cette expérience d’une foule tendue vers elle, et pourtant perdue dans un lointain qui rend sa présence incertaine.

Pourtant, ce vide n'est pas rien du tout : il est plein d’énergie, un peu comme le vide quantique - et il est une bonne image de cet état où nous sommes la plupart du temps. 

Car, comme Céline Dion nous faisons comme si notre vie était reliée à d’autres vies, que nous ressentons, là, présentes et pourtant invisibles. 

- « Comme si », et non pas « évidemment », alors que nous sommes habitués à cette présence invisible ? Est-ce donc si peu sûr ? 

- Oui, car des robots peuvent nous tromper sur cette présence comme avec ces messages destinés à nous orienter lors des appels téléphoniques. 

- Mais qu’en est-il habituellement ? Par exemple, je parle à ma compagne, là, au saut du lit. Elle opine, en clignant des yeux comme si elle avait encore du mal à voir le jour. Sa conscience m’englobe-t-elle ? Suit-elle mon propos ? Vais-je être obligé de la rappeler à moi : « Tu m’écoutes ? Répète ce que je viens de dire ! »

Et pourtant un foi intuitive me certifie qu’elle est bien là, que nos consciences communiquent et qu’une certaine énergie circule entre elle et moi, assurant qu’une pensée commune est en train de s’élaborer.

 

Alors oui, cette foi en la présence des autres humains dans mon champ d’attention n’est cautionnée par rien du tout, sauf par le besoin que nous en avons. Nous sommes un peu dans la situation de Descartes concluant ses Méditations en constant que sans la foi nous sommes condamnés à planer dans l’irréalité.

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