mercredi 3 juillet 2024

Travailler plus pour gagner pas plus. - Chronique du 4 juillet

Bonjour-bonjour

 

Notre actualité défile à toute vitesse : alors que les principales revendications concernant le pouvoir d’achat paraissent reléguées au second plan et remplacées par la naissance d’un hypothétique « Front républicain » suivi d’en « gouvernement de coalition », à l’étranger le problème de l’emploi et des salaires a été tranché en toute tranquillité par le gouvernement . 

- Il s’agit de la Grèce dont le gouvernement a trouvé la solution du pouvoir d'achat : depuis le lundi 1er juillet il a décidé d’instaurer une semaine de 6 jours. 

C’est-à-dire : la semaine de travail, normalement de 40 heures, passe ainsi à 48 heures. Seuls les salariés de la restauration et du tourisme ne sont pas concernés par la loi.

Le Premier ministre Kyriákos Mitsotákis a assuré que la mesure était « favorable aux travailleurs » et « profondément orientée vers la croissance ». Elle est notamment censée permettre une meilleure rémunération aux employés qui font des heures supplémentaires, mais aussi contrer le problème du travail non déclaré. (Lu ici)

 

Cette situation peut-elle s’exporter en France où la réduction du temps de travail est la revendication universelle, associée comme on le sait à une augmentation des salaires : travailler moins pour gagner plus

Il est vrai que les économistes se crêpent le chignon pour savoir si une telle mesure serait « pour- » ou « contre-» productive. Mais posée ainsi cette question relève d’une approche dénuée de toute sensibilité morale : supposé que le meurtre de mon voisin soit bénéfique à la société entière, serait-il licite de le faire passer de vie à trépas ? Faire travailler plus ceux qui triment déjà pour un salaire de misère serait-il licite si ça servait globalement à améliorer l’état économique de la société ?

Il est vrai que la chose s’est vue un peu partout, mais elle a toujours été le fait d’un pouvoir autocratique. Pourquoi ? Revenons un instant en Grèce et à sa mesure faisant passer de 40 à 48 heures le temps de travail hebdomadaire. Pour être justifiée cette mesure devrait résoudre le problème de la pauvreté. Est-ce le cas ?

Admettons qu’il soit nécessaire de produire plus pour avoir plus à partager. Mais la loi du partage sera-t-elle améliorée pour autant ? Avant de produire d’avantage, les Grecs qui s’épuisent déjà avec des salaires de misère voudraient en être sûrs. Or, selon un responsable syndical, « Le 1er ministre sait que la majorité des Grecs, avec un salaire mensuel moyen de 900 euros, ne peut survivre que jusqu’au 20 du mois. Cette dernière mesure barbare ne résoudra pas le problème fondamental de la pénurie de main-d’œuvre » (Art. cité). 

Une leçon d’économie pour les nuls dit à peu près ceci : si vous voulez avoir une plus grosse part du gâteau, vous avez le choix : ou bien vous le faites plus gros ; ou bien vous changez la personne qui le partage.



N’est-ce pas ce que les électeurs voudraient bien pouvoir faire en France ?

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