Bonjour-bonjour
Lu ce matin : « Le candidat républicain Donald Trump a accusé mercredi sa nouvelle rivale Kamala Harris d'être « devenue noire » pour des raisons électoralistes » (Voir ici)
Là vous vous dites peut-être qu’après Biden, Trump est à son tour affecté d’une pathologie cérébrale ?
- Mais pas du tout. Lisez la suite : « Elle était indienne à fond et tout d'un coup, elle a changé et elle est devenue une personne noire », a assuré le candidat républicain, faisant allusion au fait que Kamala Harris, descendante d’une mère indienne et d’un père jamaïcain, pouvait appartenir à l’une ou à l’autre de ces communautés. (C’est d’ailleurs pour évoquer cette situation qu’on a forgé le mot « racialisation »)
Le point est que si Kamala Harris ne peut rien changer à son appartenance ethnique, en revanche elle peut se réclamer d’une communauté ou d’une autre selon les circonstances.
C’est pour cette raison que Karine Jean-Pierre, la porte-parole de la Maison Blanche a dénoncé ces commentaires en ces termes : « Personne n'a le droit de dire à quelqu'un comment il s’identifie ».
--> Il ne s’agit donc pas de dénoncer le fait d’être assimilé à un groupe ethnique, mais bien de se voir assigné, de l’extérieur, telle origine plutôt que telle autre. Nous autres, français, universalistes comme nous affectons de l’être, nous croyons que ce qui compte c’est d’être un humain et voilà tout. Mais pour les américains, cela ne suffit pas.
Et c’est là que se situe le problème : derrière la question de savoir qui a le droit de définir le groupe par le quel on devient un individu, se profile celle de savoir s’il faut pour cela faire en plus allusion à des caractères qui sont pour nous (et non pour les américains) secondaires.
- Si je suis un homme, à quelle origine ce statut puise-t-il son existence ? Cette question n'est pas une question métaphysique tout à fait inutile. On sait que notre époque cherche à effacer la différence entre homme et femme pour définir les droits humains : les droits de l’homme sont les droits de tous les êtres humain, inutile de préciser : « Droits des femmes », et puis « droits des femmes afro-américaine » ou « droit des femmes d’origine indienne ». De même que les groupes « L.G.B.T.etc » ne se réclament de ces droits que pour supprimer les effets négatifs de l'assignation à leur choix sexuels : « Nous les LGBT-etc nous avons les mêmes droits que tout être humain. »
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N.B. sur le rôle de la couleur de la peau sur le destin des individus, voir mon Post du 30 juin 23 sur la discrimination positive.
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