vendredi 5 juillet 2024

C’est la fête des bisous – Chronique du 6 juillet

Bonjour-bonjour

 

Je reçois ce mail de la part d’un site de cartes d’anniversaire virtuelles : « Aujourd'hui, c'est la Journée internationale du bisou ! Quoi de mieux qu'une Dromacarte pour envoyer un bisou virtuel à ceux que vous aimez ? Que ce soit un bisou tendre pour un enfant, un bisou rigolo pour un ami, ou un gros poutou pour votre moitié, les Dromacartes sont toujours là pour transmettre vos émotions et réduire les distances. Et en plus, elles sont encore et toujours gratuites! »

L’importance du baiser a-t-elle besoin d’être solennisée, par une journée internationale ? On en doute quand on sait que Victor Hugo le célébrait déjà dans sa correspondance à Juliette Drouet. Jugez plutôt : « Vous avez raison. Il faut s’aimer, et puis il faut se le dire, et puis il faut se l’écrire, et puis il faut se baiser sur la bouche, sur les yeux et ailleurs. » (Victor Hugo, à Juliette Drouet, le 7 mars 1833)

Il est vrai pourtant que célébrer officiellement le baiser est nécessaire, car on le croit naturel alors qu’il n'est que culturel ; il suffit de lire l’énumération des preuves d’amour dans la lettre ci-dessus : le sentiment amoureux passe par la parole, puis par la plume, ensuite par les lèvres et enfin seulement par la bouche. Sans le rappel à la tradition on risquerait de passer à côté.


J’ai par le passé consacré une série de textes au baiser : on les lira ici au cas où on en aurait envie. Mais, qu’en est-il aujourd’hui ? Bien des choses ont changé en matière baiser. En particulier le covid qui a amené la faculté de médecine à nous le déconseiller, estimant à 50 millions le nombre de bactéries échangées durant un baiser sur la bouche (« french kiss »).

Et vous savez quoi ? L’habitude du bisou qui avait disparue durant toute cette période n’est toujours pas revenue. Finis les bisous claqués le matin à la machine à café sur la joue de la collègue. Remplacé par un vague salut de la tête : cette façon de se saluer sans aucune saveur parait être une véritable régression.

Quoique… Beaucoup de femmes se disent soulagées par la disparition de cette habitude du baiser qu’elles étaient obligées de subir par civilité alors qu’elles n’en avaient nulle envie : voilà, messieurs comment on apprécie votre galanterie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire