Supposez qu’en cette fin d’année vous souhaitiez faire le bilan de l’état de santé des français : sur quoi porterait votre enquête ?
Santé publique France répond à cette question en étudiant (ici) le tabagisme, la consommation d’alcool et la santé mentale.
Résultat ? Si le tabagisme recule, les Français boivent (encore) trop (22 % des adultes ont dépassé les repères de consommation à moindre risque (plus de 2 verres en une journée) – et leur moral plonge (15,6 % des adultes ont vécu un épisode dépressif caractérisé en 2024, et un adulte sur vingt a eu des pensées suicidaires au cours de l’année.)
Mais plus que ces résultats, c’est le choix de ces mesures qui nous interroge. Pourquoi ces trois variables et pas d’autres comme la solitude, le chômage, la pauvreté ?
- On voit déjà que ce qui est interrogé, ce n’est pas la cause des misères françaises, mais leurs effets. Par exemple il y a sûrement plusieurs causes possibles à l’alcoolisme, mais on ne s’y arrête pas. Admettons seulement que ce n’est pas une manifestation de bonne santé. Idem pour la déprime ou pour la tabac.
- Ensuite, on mélange sans justification des faits qui peuvent être très différents : on peut fumer ou consommer de l’alcool par pur plaisir, sans avoir une pathologie particulière : entre le buveur festif et celui qui boit pour oublier on pourrait quand même ne pas omettre la différence.
- On devine alors qu’un jugement de valeur défavorable s’est glissé dans le choix des critères d’évaluation. On fait comme si, de toute façon, il n’était pas normal de fumer ou de boire.
Qu’en aurait pensé Churchill ?

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