Bonjour-bonjour
On évoquait il y a peu le statut de l’amour selon la Bible (Cf. ici). Dès l’origine du couple primordial Adam-Eve la Bible insiste sur le fait qu’à l’inverse de ce que l’on pense d’habitude, l’amour charnel doit être une reconnaissance de l’autre dans son statut de sujet, et non la sujétion de la femme au désir masculin.
Ce retournement de la relation sexuelle homme-femme reste encore aujourd’hui au centre des préoccupations. Écoutons Virginie Efira qui évoque la célèbre scène de « Basic instinct » où « Sharon Stone exerçait son pouvoir sur les hommes en écartant les jambes ! » (Lire ici)
On se souvient de cette séquence qu’on a même cataloguée comme la mise en scène d’une allumeuse – d’où le rejet de cette attitude comme avilissante pour qui s’y livre.
- C’est précisément là que l’actrice porte le débat : « Ce n’est pas parce qu’on est une femme à la féminité exacerbée qu’on perd ses droits, sa dignité, et qu’on se soumet à l’homme pour autant. », concluant de façon très logique : « On a dépassé depuis longtemps le statut d’objet sexuel, alors pourquoi ne pas en devenir un si on en a envie ? ». Les femmes objet du désir masculin sont aussi des sujets qui ont pour projet d’être désirée – ou de ne pas l’être.
- Restons un instant au niveau de cette relation sujet-objet : être un sujet, c’est être source de ses volontés, de ses actes etc. Par contre, être un objet c’est être pensé par un sujet – et non une chose (qui existe par soi-même, qu'on y pense ou pas.). Par conséquent la seule question est de savoir qui produit cet objet : celui qui ressent du désir (production de fantasme) ou celui (= celle) qui suscite ce désir (séduction) ?
On a limité la question au fait de savoir quelle était la valeur morale de la séduction : car construire une relation désirante autour de l’attirance qu’on exerce sur autrui, c’est bien lui donner le statut d’objet. On ne suscite pas un désir sans rester le sujet actif qui modèle l’objet par le désir qu’on suscite. N’est-ce pas une faute comme le suggère Kant (à la suite de la Genèse) pour qui on doit toujours considérer l’autre également comme un sujet ?
- Or la révolution féministe insiste sur le fait que les femmes peuvent rester des sujets tout en provoquant la libido masculine – et surtout que c’est un droit.
C’est sur ce principe que se situe l’actrice qui joue les rôles de femmes charnelles.
Mais c'est aussi là que se trouve le débat.

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