Bonjour-bonjour
Alors que se profile la campagne électorale des municipales, certains maires sortent de la banalité à l’approche des fêtes de fin d’année. Écoutez plutôt ces arrêtés pris par deux d’entre eux :
- Le maire d'Andrézieux-Bouthéon (Loire) a pris un arrêté afin de lutter contre la morosité ambiante. Du 1er décembre au 2 janvier, ses administrés ont l'obligation de sourire en toutes circonstances et sont encouragés à se vêtir de leurs vêtements les plus colorés.
« Faire la gueule ne résout rien. Tant qu'à faire, il vaut mieux sourire, se parler et ensemble faire en sorte de passer de bonnes fêtes » (Lire ici)
- Dominique Potar, maire de Bezannes (proche de Reims), a pris cet arrêté : « du 1er décembre 2025 au 6 janvier 2026, chaque "habitation, commerce ou véhicule stationné sur le territoire de la commune doit arborer au minimum : une guirlande lumineuse (clignotante de préférence, sinon c’est triste), un élément kitsch assumé", comme un renne gonflable, un bonhomme de neige en chaussettes, ou un lutin en pâte à modeler. » (Lire ici)
Ainsi pour ces édiles, la joie est essentiellement une apparence, ce qui la rend accessible à l’obligation légale. En effet, comme nous le soulignions récemment, il y a bien des raisons de rester triste durant les fêtes de noël ; pourtant afficher un sourire et porter des vêtements de couleur vive est encore à la portée de chacun. On notera qu’à Bezannes le souci d’afficher la gaité passe également par des décorations de Noël au kitsch assumé.
Outre le fait étonnant qu’être kitsch puisse passer comme un signe de joie, on relèvera que si la joie est conçue comme un signe, alors elle n’est pas un état psychologique - contrairement à l’avis de Spinoza.
On relèvera aussi que l’affichage du même état d’âme peut être requis du peuple entier, comme on le voit avec les coréens du Nord, capable de pleurer en chœur lorsque passe le cercueil de leur bien aimé leader.

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