Bonjour-bonjour
Revenons un instant grâce à cet article sur le décalage entre les résultats du privé et ceux du public dans les établissements scolaires.
Observant les meilleurs performances réalisées par les élèves du privé, on estime habituellement que le recrutement est responsable de cet écart : le privé sélectionne ses élèves, alors que dans le public on ne laisse personne sur le trottoir.
Autrement dit, les établissements privés – qui accueillent un public en moyenne plus favorisé – obtiennent logiquement de meilleurs scores aux tests de niveau.
Toutefois, au fil de la scolarité, un autre constat apparaît. Du début à la fin du collège, les élèves scolarisés dans un établissement privé progressent plus que ceux du public, à milieu social comparable. Outre le niveau social dont les effets sont prévisibles, un autre élément favorise donc la progression des élèves – et en particulier de ceux qui étaient initialement les plus faibles. Et ça, l'enseignement public ne sait pas faire : d’où vient donc cet écart ?
Une réponse pourrait bien consister dans l’observation suivante : le libre recrutement des enseignants, qui permet de constituer dans les établissements privés des équipes pédagogiques plus cohérentes et plus stables que dans les établissements publics, potentiellement mieux alignées sur un projet éducatif commun, peut là aussi soutenir un niveau d'exigence plus élevé.
On imagine que dans chaque établissement, qu’il soit privé ou public des équipes enseignantes prennent en charge les élèves, chacun prof connaissant le comportement de ses élèves chez lui, mais aussi avec aussi les profs des autres disciplines – facilitant la compréhension et le suivi de leurs difficultés.
Mais quelle erreur ! On se trouve le plus souvent dans des établissements de début de carrière où les profs n’ont qu’une idée en tête : partir vers des établissements mieux lotis où la carte scolaire assure un enseignement plus paisible et plus efficace – laissant en plan des équipes auxquelles ils n’ont jamais vraiment participé parce qu’ils n’y ont jamais vraiment cru. Ajoutons que parvenus dans des établissements de bon niveau, le pli de l’individualisme est déjà pris : adieu projet pédagogique et équipes adaptées.
Mais ce n’est pas tout : je crois que les établissements privés offrent à leurs enseignants une meilleure « surface » pour accrocher un « esprit d’entreprise ». On est prof – par exemple – du Sacré cœur, établissement où on est élève de père en fils. Et puis, pour le montrer on porte fièrement l’uniforme du collège
Dans l’enseignement aussi il est bon d’être un peu corporate.
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