mardi 13 février 2018

LA FAMILLE NE VERSE PAS SA DOT, IL VOLE UN REIN DE SA FEMME ET LE VEND

« C'est une histoire on ne peut plus sordide : une Indienne, dont la famille n'avait pas versé sa dot à son mari, s'est vue amputer d'un rein à son insu. Son mari l'a vendu à un homme d'affaires, relate The Telegraph (en anglais).
Rita Haldar, 28 ans, a déposé plainte auprès de la police de Farakka le 2 février. La plainte vise son mari, Biswajit Sarkar, mais aussi sa belle-mère et son beau-frère. »

Je vous laisse savourer la suite (à lire ici), mais on peut déjà en tirer quelques conclussions.
- Le système de la dot consiste pour le père à payer l’homme qui va prendre sa fille (et non l’acheter comme il peut aussi arriver).
- Ce fait divers montre aussi que si on peut vendre une femme en bloc (comme fait le père avec sa fille), on peut aussi la vendre au détail : la mari a vendu un rein de sa femme, mais il aurait pu la vendre en entier comme sur un marché aux esclaves.
La morale de cette histoire est qu’il n’est au fond pas plus immoral de prendre un rein de sa femme pour le vendre que de l’épouser en échange d’une dot. Dans les deux cas une femme est un être qu’on peut considérer comme une marchandise, et non une personne inaliénable.
On observera qu'en occident on pense que le mariage, même en étant considéré par certaines femmes comme un serment de soumission, doit préserver l’existence de cette la personne inaliénable : d’où la possibilité de sa dissolution. Car on ne peut faire un serment éternel de sujétion, comme on l’a bien fait observer en France dans la période révolutionnaire quand on a imposé la possibilité pour les religieuses de se délier de leurs serments.

On demandera si Rita Haldar, notre indienne vendue au détail, aurait pu moralement décider par elle-même de vendre son propre rein pour dédommager son mari (ou payer les soins médicaux de son enfant très malade) : après tout son corps lui appartient !

Sauf que nul n’a le droit de se vendre lui-même ni de s’aliéner en tant que personne – et donc pas plus au détail.

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