« C'est
une histoire on ne peut plus sordide : une Indienne, dont la famille n'avait
pas versé sa dot à son mari, s'est vue amputer d'un rein à son insu. Son mari
l'a vendu à un homme d'affaires, relate The Telegraph (en anglais).
Rita Haldar,
28 ans, a déposé plainte auprès de la police de Farakka le 2 février. La
plainte vise son mari, Biswajit Sarkar, mais aussi sa belle-mère et son
beau-frère. »
Je vous
laisse savourer la suite (à lire ici), mais on peut déjà en tirer quelques conclussions.
- Le système
de la dot consiste pour le père à payer l’homme qui va prendre sa fille (et non
l’acheter comme il peut aussi arriver).
- Ce fait
divers montre aussi que si on peut vendre une femme en bloc (comme fait le père
avec sa fille), on peut aussi la vendre au détail : la mari a vendu un
rein de sa femme, mais il aurait pu la vendre en entier comme sur un marché aux
esclaves.
La morale de
cette histoire est qu’il n’est au fond pas plus immoral de prendre un rein de
sa femme pour le vendre que de l’épouser en échange d’une dot. Dans les deux
cas une femme est un être qu’on peut considérer comme une marchandise, et non
une personne inaliénable.
On observera
qu'en occident on pense que le mariage, même en étant considéré par
certaines femmes comme un serment de soumission, doit préserver l’existence de cette
la personne inaliénable : d’où la possibilité de sa dissolution. Car on ne
peut faire un serment éternel de sujétion, comme on l’a bien fait observer en France
dans la période révolutionnaire quand on a imposé la possibilité pour les
religieuses de se délier de leurs serments.
On demandera
si Rita Haldar, notre indienne vendue au détail, aurait pu moralement décider
par elle-même de vendre son propre rein pour dédommager son mari (ou payer les
soins médicaux de son enfant très malade) : après tout son corps lui
appartient !
Sauf que nul
n’a le droit de se vendre lui-même ni de s’aliéner en tant que personne – et
donc pas plus au détail.
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