lundi 12 février 2018

SŒUR BERNADETTE MORIAU 70ème MIRACULÉE DE LOURDES

Quoi ? Seulement 70 miracles à Lourdes malgré le nombre de pèlerins qui se précipitent dans le sanctuaire marial, sur des cannes, dans des fauteuils roulants ou encore sur des civières ? Mais que fait la Sainte Vierge ?

- N’ironisez pas s’il vous plait. Voyez d’abord le récit :
« Sœur Bernadette Moriau est atteinte du syndrome de la queue de cheval, une maladie peu connue, très douloureuse et paralysante, qui touche la dernière partie de la colonne vertébrale. Elle doit porter un corset et une attelle et ses souffrances ne s'arrêtent pas. Sœur Bernadette Moriau vient à Lourdes en 2008 et reçoit le sacrement des malades.
En rentrant chez elle, elle repense à ces instants à Lourdes. «A ce moment, quelque chose se passe qu'on ne peut pas expliquer médicalement.» Elle enlève ses appareils et peut marcher, elle interrompt ses médicaments antidouleur. Pendant plusieurs jours, elle pleure d'émotion. «Le lendemain, elle a marché plusieurs kilomètres.» Depuis, elle a une vie normale. » (Lire ici)
Après 10 ans de guérison, le miracle a été officiellement reconnu : « Un miracle est reconnu lorsque la guérison est imprévue, instantanée, complète, durable et inexplicable. »
La circonspection de l’Eglise face aux miracles peut fort bien s’expliquer : par le passé les miracles obtenus grâce aux reliques des saints, ou à des prières insistantes devant leurs effigies a fini par faire mauvaise impression. Culte païen pour les protestants, attitude ridicule liée à l’obscurantisme que n’excuse même pas la foi naïve des fidèles pour d’autres, tout cela faisait mauvais genre à l’époque de la science positive.
Mais cela nous fait oublier l’essentiel : la foi, la vraie suppose le silence de Dieu qui ne parle qu’au cœur des hommes et son absence des relations réelles : hormis Jésus, il n’y a pas d’incarnation de Dieu. Dieu, comme le disait Pascal est caché, et c’est à tort qu’on fait un défi aux chrétiens de prouver son existence, comme si on pouvait Lui demander de faire des miracles à seule fin de montrer qu’Il est bien là. Mais dit Pascal, s’Il le faisait Il ne serait pas Dieu, il serait un être du monde, un parmi tant d’autres. La grandeur de Dieu, au lieu de le rendre visible, l’éloigne de nous : la rupture entre le Créateur et Sa création est telle qu’Il ne peut nous apparaître. (1)
Les miracles doivent donc disparaitre ou du moins devenir parcimonieux.
Mais on a trouvé mieux à Lourdes : au lieu de le rendre rare, on l’a fait disparaître en le diluant dans la vie quotidienne pour en faire un degré – parmi d’autres – des « Grâces ». Je ne peux faire mieux que redonner la parole aux évêques :
«Les miracles sont des petits signes donnés aux croyants pour les conforter dans leur foi, comme les miracles de Jésus dans la Bible. Le premier bénéfice est d'encourager les chrétiens, explique Mgr Nicolas Brouwet. La guérison peut être physique, psychique ou spirituelle. Il y a beaucoup de grâces, mais seules 70 ont été mises en relief.
… L'évêque de Tarbes et Lourdes a souhaité la création d'un journal de grâces. On y trouve des témoignages racontés du point de vue des personnes guéries. «Ces miracles sont des signes qui racontent ce qui se passe au quotidien et que les pèlerins vivent ici»
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(1) Sur tout ceci voir, dans les Pensée le Fragment intitulé « Le pari » (Lafuma 418 - Brunschvicg 233)

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