Quoi ? Seulement 70 miracles à Lourdes malgré le nombre
de pèlerins qui se précipitent dans le sanctuaire marial, sur des cannes, dans
des fauteuils roulants ou encore sur des civières ? Mais que fait la Sainte
Vierge ?
- N’ironisez pas s’il vous plait. Voyez d’abord le
récit :
« Sœur Bernadette Moriau est atteinte du syndrome de la
queue de cheval, une maladie peu connue, très douloureuse et paralysante, qui
touche la dernière partie de la colonne vertébrale. Elle doit porter un corset
et une attelle et ses souffrances ne s'arrêtent pas. Sœur Bernadette Moriau
vient à Lourdes en 2008 et reçoit le sacrement des malades.
En rentrant chez elle, elle repense à ces instants à
Lourdes. «A ce moment, quelque chose se passe qu'on ne peut pas expliquer
médicalement.» Elle enlève ses appareils et peut marcher, elle interrompt ses
médicaments antidouleur. Pendant plusieurs jours, elle pleure d'émotion. «Le
lendemain, elle a marché plusieurs kilomètres.» Depuis, elle a une vie normale. »
(Lire ici)
Après 10 ans de guérison, le miracle a été officiellement
reconnu : « Un miracle est reconnu lorsque la guérison est imprévue,
instantanée, complète, durable et inexplicable. »
La circonspection de l’Eglise face aux miracles peut fort
bien s’expliquer : par le passé les miracles obtenus grâce aux reliques
des saints, ou à des prières insistantes devant leurs effigies a fini par faire
mauvaise impression. Culte païen pour les protestants, attitude ridicule liée à
l’obscurantisme que n’excuse même pas la foi naïve des fidèles pour d’autres,
tout cela faisait mauvais genre à l’époque de la science positive.
Mais cela nous fait oublier l’essentiel : la foi,
la vraie suppose le silence de Dieu qui ne parle qu’au cœur des hommes et son
absence des relations réelles : hormis Jésus, il n’y a pas d’incarnation de Dieu. Dieu,
comme le disait Pascal est caché, et c’est à tort qu’on fait un défi aux
chrétiens de prouver son existence, comme si on pouvait Lui demander de faire des miracles
à seule fin de montrer qu’Il est bien là. Mais dit Pascal, s’Il le faisait Il
ne serait pas Dieu, il serait un être du monde, un parmi tant d’autres. La
grandeur de Dieu, au lieu de le rendre visible, l’éloigne de nous : la
rupture entre le Créateur et Sa création est telle qu’Il ne peut nous
apparaître. (1)
Les miracles doivent donc disparaitre ou du moins devenir
parcimonieux.
Mais on a trouvé mieux à Lourdes : au lieu de le rendre
rare, on l’a fait disparaître en le diluant dans la vie quotidienne pour en
faire un degré – parmi d’autres – des « Grâces ».
Je ne peux faire mieux que redonner la parole aux évêques :
«Les miracles sont des petits signes donnés aux croyants pour
les conforter dans leur foi, comme les miracles de Jésus dans la Bible. Le
premier bénéfice est d'encourager les chrétiens, explique Mgr Nicolas Brouwet.
La guérison peut être physique, psychique ou spirituelle. Il y a beaucoup de
grâces, mais seules 70 ont été mises en relief.
… L'évêque de Tarbes et Lourdes a souhaité la création d'un
journal de grâces. On y trouve des témoignages racontés du point de vue des
personnes guéries. «Ces miracles sont des signes qui racontent ce qui se passe
au quotidien et que les pèlerins vivent ici»
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(1) Sur tout ceci voir, dans les Pensée le Fragment intitulé
« Le pari » (Lafuma 418 -
Brunschvicg 233)
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