Et en effet, si on donne au
« ressenti » la dignité d’une mesure rigoureuse susceptible d’être
reconnue par tous, pourquoi ne pas généraliser ?
=> Voilà qui donne du
grain à moudre au philosophe : alors que nous autres français cartésiens
nous ne croyons qu’à ce qui peut être vérifié et démontré, voilà que la
médiasphère nous intime de reconnaître aussi les évaluations qu’on appelle
parfois « au doigt mouillé ».
Certes, les météo-gourous
nous expliquent que ce sont les canadiens qui ont déterré cette mesure de
températures ressenties en fonction du vent, de l’humidité, de la température
« réelle » etc. Que ça fait plus de 50 ans que ça fonctionne chez
eux, et qu'avec le froid et le blizzard ça ne peut durer que si ça marche. Et
qu’en plus ils ont pour mesurer tout ça fabriqué un algorithme long comme le
bras et qu’il faut avoir la médaille Fields pour y comprendre quelque chose.
Que les philosophes
sceptiques se rassurent donc : voilà des super-dispositifs qui sont
capables de transformer la subjectivité en objectivité. Mais les cartésiens que
nous sommes se tapotent le menton en disant « Hum…Hum… »
Quoique, comme le suggère
notre illustration, nous avons tout intérêt à faire comme si cette estimation
avait une objectivité et donc une valeur propres, et d’ailleurs les observateurs
de l’image ci-dessus y sont allés de leur commentaires :
- « Nombre
d’élèves : 25. Ressentis : 42 » dit l’instit.
- « Nombre d’heures de
travail quotidien : 8. Ressenti : 12 » dit le travailleur
- « Age : 72 ans.
Ressenti : 82 » dit le retraité.
Là je m’arrête : qu’est-ce
qui empêche que les optimistes aussi puissent tirer parti de cette valorisation
de leur ressenti ?
- Age : 72 ans. Ressenti
52 (Grâce à l’antiride à l’acide hyaluronique)
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