Bonjour-bonjour
La mort par strangulation de Georges Floyd exemple de violence raciste la police aux États-Unis, est devenue en France un cas de plus des « violences policières » qui reviennent ainsi dans le débat national. Honte d’un pouvoir aux abois, ces violences sont récusées par les « forces de l’ordre » pour lesquelles ne s’agit pas à proprement parler de violence mais de gestes techniques mesurés et appris lors de la formation des futurs gardiens de la paix.
- L’étranglement auquel a succombé Georges Floyd est une technique de combat qui consiste à bloquer le passage du sang dans le cerveau et/ou celui de l’oxygène. Les articles spécialisés (ici) listent pas moins de sept gestes différents d’étranglement – dont le redoutable « étranglement en guillotine »
- Le gouvernement propose d’utiliser le Taser pour remplacer ce procédé de neutralisation. Cette arme est alors présentée comme « outil » pour le maintien de l’ordre et décrit comme appareil d’auto-défense électrique « incapacitant ».
- Vu en vidéo, un policier infligeant à un jeune récalcitrant des coups de poings en plein sur le nez a entrainé de vives protestations : là où le public non averti voyait une brutalité injustifiable, les spécialistes voyaient un geste technique qui fait partie, là encore, de la formation des forces de l’ordres.
Pourquoi convoquer ainsi la technique pour justifier des gestes tout aussi violents que ceux de l’adversaire ? Comment la technique serait-elle capable de neutraliser non plus l’adversaire, mais bien la violence du combattant de l’ordre ?
--> La réponse explique que ces techniques sont des gestes mesurés, employés selon des procédures approuvées par les spécialistes et dont les effets sont réputés réversibles, sans conséquence grave. Mais il y a plus : face à la sauvagerie de la violence pure, qui n’a d’autres limites que celles de la force nécessaire à son déchainement, la technique est rationnelle, ce qui dans le cas des forces de l’ordre signifie qu’elle s’arrête dès lors que l’ordre est rétabli. On le voit à propos du Taser : non pas arme destructrice mais outils – ou mieux : appareil – destiné à obtenir la tranquillité de l’homme appréhendé.
L’étranglement, l’électrocution et même le bourre-pif sont ainsi sauvés : au lieu d’être des brutalités sauvages, comme ils le seraient si les voyous les utilisaient, les voici force rationnelle et mesurée au service du citoyen. Si la police n’était pas là chers amis-citoyens c’est nous tous qui devrions apprendre les techniques d’étranglement.
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