vendredi 5 juin 2020

Le plus dur est devant nous. Et alors ? – Chronique du 6 juin

Bonjour-bonjour,

« Le plus dur est devant nous » : pour une chronique qui se veut stimulante ça commence mal, au moins au niveau des synapses. D’autant qu’il ne s’agit pas d’un pronostic médical mais bien d’une prévision économique prononcé epar Bruno Lemaire, notre ministre de l’économie. 
A peine sorti de l’épidémie (mais d’ailleurs en sommes-nous réellement sortis ?) nous voici mis en condition : le chômage va exploser, les salaires vont baisser, les pensions, n’en parlons même pas. On nous exhorte d’aller vider notre tirelire devenue obèse après le confinement, mais en même temps il faut prévoir une période de vaches maigres dans pas longtemps. Il nous faut aller consommer, sans retenue, mais avec masques et gel hydro-alcoolique.
Bref, nous serions comme ces piqueniqueurs partis s’installer dans la clairière où ils ont sorti les rillettes et la bouteille de rosé, mais qui savent que les nuages d’orage sont en train d’arriver : que vont-ils faire ? Remballer tout en vitesse ? Ou bien insouciants et heureux vont-ils profiter du moment quitte à se faire rincer sévèrement ? D’un côté le pessimisme ; de l’autre l’optimisme. Ou dans une formulation un peu plus précise : d’un côté ceux qui prévoient ; de l’autre ceux qui savent ce que l’avenir leur réserve, mais qui dans le même temps refusent d'en tenir compte.
- Car n’est-ce pas, aujourd’hui personne ne peut faire semblant d’ignorer ce qui va arriver : les prix Nobel d’économie se sont penchés sur la question, des cohortes de spécialistes à leur service ont planché sur les sondages, les courbes etc. : le diagnostic est prononcé. Mais ça c’est pour demain. Aujourd’hui – ce matin : les comptes en banque sont encore grassouillets, les terrasses de café seront très bientôt ouvertes (dès que la pluie aura séché) et les rayons des hypers regorgent de bonnes choses. Oui, Horace avait raison :



« Carpe, diem » sachons jouir de temps présent, là est la sagesse. Mais écoutons Pascal qui nous prévient « Le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. » Pensées – Fragment 172
En espérant de l’avenir nous désespérons du présent. Les coachs spécialisées dans le « lâcher prise » se frottent les mains : Pascal est avec eux !

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