Bonjour-bonjour
Oui, notre Président l’annonce : voilà le retour des jours heureux.
Alors : heureux ? Vous vous êtes réveillé hier matin en vous disant : « Ah ! Enfin la liberté d’aller boire mon café en terrasse ! Enfin le restau-moule fritte ! Enfin l’apéro avec les potes ce soir ! » ?
Si oui, alors le bonheur est simple à retrouver, à condition que nous ayons des ministres prévoyants qui nous le permettent sans angoisser de repiquer au truc. Car loin de critiquer cette image nunuche du bonheur (car quelle image des « jours heureux » résisterait à un examen malveillant ?), j’insisterai sur l’insouciance qui va nécessairement avec. Quand je suis heureux je ne me pose pas la question de savoir si demain, après-demain et les jours suivant j’aurai le même bonheur. Quand je pars en vacances c’est comme si je ne devais jamais revenir, et ce bonheur s’éclipse quand il faut commencer à ranger les affaires et songer à atteler la caravane.
Si le bonheur ne tenait - comme le disent certains philosophes - qu’à la satisfaction de tous nos penchants, même le condamné à mort au pied de l’échafaud serait heureux à condition on lui donne le petit verre de rhum dont il raffole. Sans l’espoir il n’est pas de bonheur possible : qu’on se rappelle l’inscription au-dessus de la porte de l’Enfer de Dante : « Toi qui entres ici, abandonne tout espoir »
Alors, sommes-nous aussi insouciants que le Président le suppose ? N’y aurait-il pas quelques détails qui laissent penser que le virus est toujours là, toujours virulent, toujours terriblement contagieux ?
Et même sans aller jusque-là, hier au restaurant quand le garçon est arrivé vous avez sursauté parce qu’il était masqué comme nos amoureux sur la photo. Et la première chose qu’il a faite ça a été de vous proposer une libation au gel hydroalcoolique.
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