Bonjour-bonjour
Vado mori (je vais mourir) est une chanson datant du début du XIVème siècle qui aurait été inspirée par les épidémies qui ont accompagné la Grande peste noire.
Cette période prolifique pour la Camarde a été célébrée comme on le sait par les fameuses danses macabres, fresques peintes sur les murs des cimetières ou des églises où on peut encore en voir.
Les danses macabres sont remarquables parce qu’on y voit la mort entrainant vers la tombe toutes les classes sociales : les mendiants aussi bien que les seigneurs, les bourgeois aussi bien que les évêques. Jeunes et vieux, riches et pauvres, tous sont emportés par cette farandole vers la tombe. (1)
S’il est quelque chose dans ces fresques qui nous remue, qui, par-delà les siècles nous fait « goûter » aux émotions du XIVème siècle, c’est bien ce caractère égalitaire de la mort. Aujourd’hui comme autrefois, la mort devient du fait de l’épidémie une menace qui pèse autant sur tout un chacun, qu’il vive dans le confort des milliardaires ou dans un bidon ville en Asie ou ailleurs. Aujourd'hui comme autrefois, la maladie menace chacun de mourir quelque soient les moyens mis à sa disposition pour le sauver. Certains ont voulu croire que seuls les plus vieux étaient menacées. Et puis voilà des cas assez nombreux de jeunes gens en pleine floraison de l’âge, hospitalisés et puis décédés. C’est là sans doute qu’est né ce mouvement extraordinaire consistant à dire : « Nous sauverons les plus de gens possible, quoiqu’il en coûte. La vie est au-dessus de la finance ! »
Pour se persuader de la réalité de ce principe, certains économistes n’ont pas hésité à calculer le ratio entre le nombre de morts évités et les milliards dépensés (ou non gagnés) : le prix de chaque vie est exorbitant ! Ces économistes se sont frotté les yeux : oui, c’est bien ça – chaque vie sauvée a couté un prix incroyable, mais cela a été imposé parce que cette vie sauvée, c’était la vie de n’importe qui : celle du PDG du CAC-40 aussi bien que celle du smicard qui galère dans ses usines. Celle du grand-père en Ehpad comme celle du petit-fils.
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(1) Plusieurs thématiques sont évoquées par ces fresques : je me contenterai de renvoyer à cet article qui est assez complet.
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