dimanche 7 juin 2020

L’argent peut tout – Chronique du 8 juin

Bonjour-bonjour

Je sais que mon titre d’aujourd’hui paraitra choquant et qu’on va le considérer même comme une contre vérité : ne dit-on pas en effet que « l’argent ne peut pas tout » ?
Toutefois, on pourrait mettre bout à bout quelques-uns de noms des personnages qui ont contribué à faire l’histoire actuelle : 
- Elon Musk, qui est le premier entrepreneur indépendant à être capable d’envoyer dans l’espace des cosmonautes avant sans doute de proposer des vols spatiaux à des simples touristes.
- Bill Gates dont l’immense fortune permet de financer des fondations qui opèrent dans le monde entier dans le domaine de la santé et de l’acquisition des connaissances.
- Marc Zuckerberg, PdG de Facebook, créateur de Libra, l’actuel projet de monnaie numérique susceptible de jouer un rôle mondial dans la finance.
- Donald Trump, multimilliardaire, actuel Président des États-Unis d’Amérique.

Bien sûr beaucoup d’autres noms pourraient s’ajouter à ceux-ci, mais l’idée est claire : l’argent a permis à certains hommes de prendre des responsabilités régaliennes telles que la création de monnaie, la promotion de la santé mondiale ou même l’exercice du pouvoir politique. (Autrefois seuls les seigneurs de la guerre, possesseurs de puissantes armées, faisaient le lien entre la richesse et le pouvoir. Bien sûr, si ce dernier cas n’est pas avéré dans les exemples cités, il ne faut pourtant pas douter que c’est là un domaine vers lequel les capitaux s’écoulent facilement).

La question qui nous préoccupe aujourd’hui est la suivante : comment comprendre que l’argent puisse tant de choses ?
Question naïve ? Oui, dans la mesure où la richesse exprimée sous quelque forme que ce soit a toujours été la marque de la puissance et donc de la capacité à transformer la société. Il ne resterait qu’à remarquer que la concentration des capitaux s’accélère (Cf. Thomas Piketty – Capital et idéologie) pour discerner la continuité dans laquelle se place l’évènement auquel nous faisons allusion.
Mais en même temps, c’est l’occasion de dire que le monde dans lequel nous vivons est issu du capitalisme et qu’il continue d’en porter la marque essentielle : tout ce qui mérite d’être entrepris est de nature matérielle et peut se monnayer. Les choses qui nous arrivent, comme l’épidémie actuelle perd ainsi toute valeur symbolique pour devenir l’expression de ce que peuvent les hommes lorsqu’ils ont – ou n’ont pas – d’argent.
Autrefois le covid’19 aurait suscité des pèlerinages dont la puissance du clergé serait sortie renforcée. Aujourd’hui un consortium de laboratoires pharmaceutiques est en passe de surmonter la maladie – et de gagner beaucoup d’argent.

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