vendredi 5 février 2021

Éloge de la Deudeuch – Chronique du 6 février

Bonjour-bonjour

 

Savez-vous ce que c’est que la « lowtech » ? On devine derrière cet anglicisme quelque chose qui serait l’inverse de la hightech, quelque chose qu’on pourrait réparer avec un tournevis et un fer à souder. Quelque chose comme ça : 

 


C’est ce que rappelait ces jours-ci un navigateur qui fait le tour du monde avec un rafiot de plus de 30 ans et qui, de port en port, réalise des documentaires pour la télé. A quoi bon une super haute technologie si on ne peut rien pour la maintenir en marche ? Ne sommes-nous pas dépossédés de notre pouvoir sur les machines si nous ne savons pas les réparer ? Question rhétorique ? Si oui, hé bien tant mieux !

 

Une simple question : depuis combien de temps n’avez-vous pas soulevé le capot de votre voiture ? Moi, ça remontre à plusieurs dizaines d’années. Paresseux ? Sans doute mais j’avais été habitué dans ma jeunesse avec une vieille 4 CV qu’on pouvait remettre en route avec trois fois rien : il faut dire qu’il fallait souvent dévisser les bougies pour les décalaminer ou même – vu qu’elle embarquait la pluie par le capot du moteur – pour les sécher. A cette époque chaque pièce du moteur était reconnaissable, le bloc moteur, les bougies, la bobine, la batterie, le delco… Aujourd’hui si jamais vous soulevez le capot de votre véhicule pour remplir le lave-glace, vous constatez que tout cela a disparu, qu’on se trouve devant un bloc uniforme où même les bougies ne sont plus visibles – d’ailleurs il faudrait une certaine dextérité pour parvenir à les dévisser. Pire : on trouve des protestations sur les forums d’utilisateurs de certains modèles qui ont dû confier à un garagiste leur automobile pour… changer une ampoule de phare. Et ce n’étaient pas des manchots, vu que pour atteindre la dite-ampoule il fallait démonter l’aile – ni plus ni moins.

 

Revenir à un peu moins de technologie pour réaliser la maintenance soi-même ? Pourquoi pas ? Mesurons ce que nous y perdrions en performance et ce que nous gagnerions en facilité d’emploi.

… Mais les choses ne sont sûrement pas si simples : à l’âge de l’IA, au moment où ce sont les ordinateurs de bord qui calculent à votre place le comportement du véhicule, on a du mal à croire qu’une clé démonte-bougie pourrait avoir sa place dans la boite à gants.

- Un exemple : sur l’autoroute, une Audi A3 se met d’un seul coup à ralentir ; le conducteur ne parvient pas à lui faire dépasser le 80km/h, chose dangereuse en pareil lieu. Le concessionnaire consulté explique qu’un capteur destiné à veiller sur le bon fonctionnement du véhicule avait signalé à l’ordinateur de bord un paramètre anormal et que le dit-ordinateur avait automatiquement enclenché le plafonnement de la vitesse par mesure de sécurité. Il se trouve que l’alerte était sans objet et – surtout – que le conducteur n’était pas averti de l’existence de cette sauvegarde.


Ah… Qu’on nous rende notre bonne vieille Deudeuch ! 

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