jeudi 4 février 2021

Peau d’âne (ou = comment dégoûter les hommes) – Chronique du 5 février (2)

Re-bonjour,

Tout à l’heure je vous entretenais de la pauvre Peau d’âne qui voulait fuir l’union charnelle avec le roi son père. Pour cela elle avait imaginé se dissimuler sous la dépouille enlaidissante et repoussante d’un âne.

 

 

 Catherine Deneuve dans le film Peau d’âne de Jacques Demy (1970)

 

Elle cherchait ainsi à écarter les hommes et leurs désirs libidineux en se montrant sous un jour répugnant. On peut pour cela se transformer en âne, mais on n'a pas forcément ça sous la mains. J’ai entendu parler de jeunes femmes qui, pour éviter de subir les assauts de mâles en rut, portaient des garnitures périodiques maculées de mercurochrome. Pas sûr que ça marche…

D'ailleurs, le plus intéressant n’est pas de lister les petits trucs qui marcheraient dans de pareils cas, mais plutôt de réfléchir à ce qui peut disqualifier une femme devant l’homme qui la convoite : à quelle(s) condition(s) une femme peut-elle perdre son statut d’objet sexuel ? 

 

- Connaissez-vous sainte Wilgeforte ? Fille d’un roi païen du  IVème siècle cette jeune femme s’était secrètement convertie au culte chrétien. Lorsque son père voulut la marier à un roi païen, elle refusa et pria Dieu d’empêcher cette union. Dans la nuit une épaisse barbe noire lui couvrit le visage, si bien qu’en la voyant le roi de Sicile à qui elle était promise refusa cette union. Son père exigea alors que sa fille demande à son Dieu de lui redonner son visage habituel et qu’elle renonce au christianisme. Devant son refus, son père la fit crucifier à l’imitation de son Divin Epoux. (Lu ici)


 

Vous avez vu ? Ça, c’est imparable. Connaissez-vous un homme qui serait attiré par une femme à barbe ? Occasion de rappeler que l’érotisme peut certes s’accommoder de toutes sortes de particularités susceptibles de devenir des fantaisies pour fétichistes ; mais la barbe reste définitivement un attribut masculin.

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(Note du 18 mai 2022)

Je relis ce Post qui fut écrit avant l'exhibition de Corinne Masiero aux Césars où elle se dénuda complètement exhibant un corps marbré e rouge simulant des trainées de sang, et des tampons menstruels usagés en guise de pendants d'oreille.

Corinne Masiero a vérifié à cette occasion que l'érotisme obéissait à des règles très précises qu'il était facile de refuser.

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