Bonjour-bonjour
Dimanche, lors des manifestation russes pro-Navalny on a vu apparaitre un nouveau signe de ralliement chez les manifestants : la brosse à WC.
Allusion à la vidéo montrant le palais de Poutine doté de brosses à WC. dorées, qui auraient coûté près de 700 € chacune. « Pour vous donner un ordre d’idée, ça représente sept mois de revenus pour certains », précise Cécile Vaissié spécialiste de la Russie, professeure à l’Université de Rennes-2. Lire ici.
Presque toutes les grandes manifestations populaires de ce type ont ce genre de signe de ralliement, mais il n’est pas ipso facto un symbole fort : « Le premier critère pour qu’un symbole prenne, c’est de délivrer un message fort, facilement compréhensible par l’imaginaire collectif. L’exemple marquant en France, c’est le mouvement des Gilets jaunes, souligne Samuel Hayat, chercheur en sciences politiques au CNRS à Lille. Le gilet jaune, c’était la condition automobiliste, mais aussi quelque chose que tout le monde devait mettre dans sa voiture, synonyme d’un pacte entre les gens responsables et l’État, mais il symbolisait aussi le manque de visibilité. » poursuit-il ; il ajoute : « L’autre critère majeur est sa capacité à créer une communauté. Plus l’objet est courant, plus il est facile d’en faire un symbole. En Russie, la brosse de WC devient alors un élément de protestation fédérateur. L’avantage du symbole, c’est qu’il montre une adhésion à une idée, sans montrer une appartenance à une organisation, un élément qui provoque des réticences aujourd’hui. »
- Bref, on voit que le symbole, à la différence du signe arbitraire, doit dire quelque chose de la réalité signifiée, qu’il la rende visible (= ici, le luxe éhonté de la brosse en or). Mais à l’inverse il ne doit pas signifier prosaïquement l’objet réel, sous peine de voir sa signification rétrécir. Ainsi du balai à ch*** doté d’une effigie de Trump ou de Macron : on n’a que le plaisir de voir le portait de l’homme haï identifié aux excréments.
C’est un plaisir réel, mais politiquement étriqué.
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