dimanche 31 janvier 2021

Liberté et machine à café – Chronique du 1er février

Bonjour-bonjour

 

Je voudrais ce matin faire l’éloge de la machine à café dont on parle beaucoup depuis un an, depuis que le présentiel a disparu au profit du distanciel dans le quel nul pause-café avec les collègues ne peut être envisagée. Mais depuis il ne se passe pas de jour sans que son nom n’apparaisse dans les chroniques qui déplorent la disparition du « temps d’avant ».

 

Pour toi, Machine à café je vais comme Cyrano – hop ! à l’improvisade – te composer une ballade.

 

« Ô toi, Machine à café, toi sur qui on tambourine quand tu ne marches pas, toi qu’on voit, mais qu’on ne regarde pas, je trouve qu’on ne te célèbre pas comme il se doit.

 

- Déjà, regardons-la :

 

Svelte comme une jeune fille au printemps, brillante oui, mais sans clinquant, ornée d’images de tasses arômatiques, elle nous attend au fond de la pièce à elle dédiée. Vestiaire, dépôt de balais, ou – Ô fortune – pièce à elle consacrée, quand on la célèbre, on célèbre aussi l'endroit où elle trône, pièce plus ou moins vaste, mais toujours à l’écart – à l’écart des yeux ou des oreilles des chefs. 

Oui, Toi, Machine à café, c’est Toi qui es la garantie de la démocratie dans l’entreprise ! Tu permets à chacun d’être lui-même quand il est près de toi, libre de parler et de critiquer les patrons et leurs valets. Sans Toi – aujourd’hui on le sent – la vie n’a plus la même valeur, les jours s’étirent mornes et pleins d’ennuis, la joie s’éteint quand manquent les tasses qui fument dans des mains amies. 

Parfois il est vrai tu couvres de ta discrétion les éloges graveleux du décolleté de la voisine du bureau d’en face ou les grosses fesses de la secrétaire de la compta. Mais s’il importe de corriger ces grivoiseries encore faut-il qu’elles soient proférées au grand jour pour être châtiées, et sans toi, dans le secret du vis-à-vis de l’écran, les pires horreurs s’épanouissent sans que rougissent les fronts. 

Le moral et la moralité : c'est par Toi seule qu'ils sont tous les deux sont portés, Machine, et rien d’humain dans l’entreprise n’est sans toi plus possible.

Désormais la CGT écrira sur ses drapeaux : Liberté et Machine à café ! 

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