A table, les enfants ! – Chronique du 14 janvier

Pour compenser la fermeture des cantines des écoles durant la pandémie, un colis alimentaire été expédié aux enfants indigents. Il devait contenir suffisamment de nourriture pour répondre aux besoins d'un enfant pendant une semaine, soit l'équivalent de cinq repas de cantine, d'une valeur totale de 15 livres.

Ce sont en réalité de très maigres colis alimentaires qui ont été expédiés aux enfants défavorisés pendant le confinement, provoquant l’indignation au Royaume-Uni.

 

Bonjour-bonjour

Après avoir lu l’affirmation ci-dessus, on se tourne vers la photo montrant le contenu en question. La voici :

 

  

1 – Bien sûr tout un chacun, sans être un spécialiste de la cuisine familiale, peut remarquer l’indigence du colis : même du temps de Charles Dickens on aurait constaté que nourrir un enfant pendant cinq jours (= équivalent aux jours de cantine perdus en raison de la fermeture des écoles) avec cela relèverait de la fiction. (1)

2 – La dotation de 15 livres pour constituer un tel colis est ridiculement élevée : on estime en Grande-Bretagne qu’au supermarché du coin, un tel colis reviendrait à 6 livres, maximum.

Donc certains se sont remplis les poches avec l’agent de la bienfaisance publique. 

 

3 – Enfin (et surtout pour nous, Français) la diététique n’est pas au rendez-vous : qu’on lise l’énumération ci-dessous (1), et on sera persuadé que les jours où ces malheureux enfants auront à manger, ils ne seront pas pour autant alimentés correctement, obligés d’avaler des denrées nocives pour leur santé.

 

Reste à constater que cet abus a été dénoncé par les réseaux sociaux rapidement et efficacement : sans eux la nouvelle aurait sans doute mis longtemps, très longtemps même à filtrer. Bien sûr, diffuser la nouvelle ne suffit pas : du temps de Dickens il y avait des enfants en haillon à chaque coin de rue : pas besoin de réseaux pour être informé – et pourtant la misère ne régressait pas pour autant. Mais aujourd’hui, on peut espérer que les escrocs qui se sont enrichis sur le dos de 1700000 enfants (= nombre de colis distribués) auraient sans doute continué longtemps sans cette alerte.

Donc tout le monde ne se sert pas des réseaux uniquement pour diffuser des fakenews. 

Raison supplémentaire pour leur faire honte.

 

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(1) Détail : Un paquet de pain de mie + 5 tranches de « fromage » = 1 sandwich par jour durant 5 jours ; 1 tomate + 2 pommes de terre pour 5 jours ; 2 bananes à partager durant la même période ; 1 boite de haricots : idem ; une demi pomme par jour durant 5 jours ; 5 grignotages pour nourrir un enfant pendant une semaine.