samedi 30 janvier 2021

Beau masque – Chronique du 31 janvier

Bonjour–bonjour

 

Notre masque anti-covid, tout comme les masques de protection portés par les professionnels, arrête non seulement les particules polluantes mais aussi les regards. Cacher son visage n’est pas la fonction principale du masque FFP2 mais il en neutralise complètement l’expression et, bien qu’on prétende pouvoir lire dans le regard l’intention de notre interlocuteur, on sait bien que son masque nous fait perdre l’essentiel de son identité. « Le masque est le propre du justicier… mais aussi du criminel » écrivait le philosophe Thierry Hoquet en avril dernier, profitant de l’émotion causée par la pénurie de masques de protection pour faire le tour des fonctions du masque au cours des temps. 

C’est ainsi qu’il relevait à côté de ces masques qui cachent l’existence des masques qui montrent : ainsi les masques africains portés rituellement par des danseurs et qui leur permet de s’identifier à la divinité dont le visage est représenté par leur masque. Nous pouvons donc regretter de porter des masques dont la neutralité ne permet pas de voir le visage réel de notre interlocuteur, mais on peut également profiter de la surface libre sur le masque anti-covid pour dessiner l’image du personnage que nous voudrions être :

 



On comprend que la suppression des masques en tissu au profit des masques chirurgicaux irrécupérables nous fasse perdre un des derniers espace de liberté et de créativité. 

- Oui, en 2021 l’intelligence et la création sont plus que jamais menacées.

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