Bonjour-bonjour
Voilà ce que je lis de matin : « Des informations suggèrent que des extrémistes violents ayant des objections à l’exercice de l’autorité gouvernementale et à la transition présidentielle, ainsi que d’autres griefs alimentés par des récits mensongers, pourraient continuer à se mobiliser, et à inciter à commettre des violence » (lire ici)
Je me dis : « – Bon, ces extrémistes ont des « objections » à faire au nouveau président, ils vont se lâcher sur les réseaux sociaux et ça risque de ne pas être discret ». Et puis je regarde la photo qui accompagne cet article :
« – Alors voilà bien ces éditions numériques, qui mélangent leurs archives : ça, c’est sûrement un combattant en Irak ? » Mais non, la légende est formelle : il s’agit d’un membre du mouvement radical Boogaloo devant le Capitole d’Oregon, à Salem, le 17 janvier. Cliché de Matthieu Lewis-Rollant/AFP.
J’imaginais les américains amoureux de leurs armes, allant jusqu’à jouer au cow-boy de temps à autre dans des rodéos. Mais là, c’est autre chose : on ne peut s’équiper comme cela sans avoir dans la tête le projet de s’en servir, et donc de considérer l’insurrection armée comme la seule solution à l’état de crise politique établi dans le pays. Autrement dit cet attirail ne renvoie pas simplement à une passion (celle des armes), mais aussi à la volonté d’établir une révolution violente et à prendre le pouvoir les armes à la main. Si la prise du Capitole nous a sidérés, nous autres français, c’est que nous n’avions pas imaginé une démocratie engagée à ce point dans le conflit.
Pour comprendre, il faut relire le second amendement de la constitution américaine : « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit du peuple de détenir et de porter des armes ne doit pas être transgressé. » (15 décembre 1791) On ne prend peut-être pas au sérieux cet article de loi, on le considère comme obsolète et conservé uniquement du fait du lobbying de la NRA. C’est sans doute vrai habituellement ; mais dans un monde en crise, fortement perturbé par des prises de positions extrêmes de la part des dirigeants, c’est une porte ouverte des projets de lutte armée entre citoyens.
C’est la guerre civile qui est portée par cet article.
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