Bonjour-bonjour
Vous l’avez déjà deviné : c’est de l’ex-président Trump que je parle ici : s’il est la maladie, le trumpisme n’existe pas et son séjour à la maison blanche une simple parenthèse qui vient de se refermer ; s’il n’est qu’un symptôme, son départ ne supprimera pas le courant populiste qu’il a incarné et sans lequel il n’aurait jamais tenu quatre ans à la présidence du pays.
J’aurai tendance à entrer dans la peau de l’historien hégélien pour trancher ce débat : l’histoire est toujours celle des peuples et l’individu n’est qu’un déclencheur qui fait parti de l’évènementiel. Hegel va un peu plus loin en précisant comment ces deux niveaux sont reliés l’un à l’autre : l’histoire est faite de ces deux sphères ; l’une, celle de la vie humaine qui obéit aux impulsions des passions humaines et qui enregistre les faits qui en sont issus. Et puis il y a celle de l’histoire universelle toute entière gouvernée par la raison, qui enregistre non pas ces évènements mais leurs effets au niveau de l’évolution de l’humanité. Les passions humaines sont ces forces, issues des individus, qui permettent de grands actes et donc de grands bouleversements ; mais elles ne sont que des « ruses de la raison » qui les utilise pour obtenir des avancées impossibles sans elles. « Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans la passion »
Cette conception est à la fois rassurante et accablante. Rassurante parce que nous voilà pourvus d’une clef pour l’analyse de la période que nous venons de vivre et celle qui va venir : aucun hiatus ne peut apparaitre, du moins pour celui qui descend à la profondeur nécessaire pour saisir les liens qui relient ces évènements apparemment disparates. De ce point de vue le trumpisme peut bien être une maladie de la passion, il n’est reste pas moins une étape nécessaire dans la dialectique de l’histoire. Marx n’aurait pas dit autre chose.
Et puis nous sommes accablés, parce que ce qui nous a passionnés et en même temps effrayés durant ces quatre ans devient inessentiel au regard des forces profondes qui s’en sont emparées. De ce point de vue, si Donald Trump n’est qu’un symptôme, il est sans histoire, entendez que ses rodomontades et ses coups de mentons sont exactement les mêmes que ceux de Mussolini … ou de Néron.
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